L’Union européenne s’apprête à traverser une nouvelle crise qui pourrait menacer la durabilité de la zone euro : le Fonds monétaire international, dans une récente déclaration, juge la dette de la Grèce totalement « insoutenable » sur le long terme, compromettant sa participation financière au prochain plan de sauvetage financier du pays.
Le FMI plaide auprès de l’UE pour un allégement supplémentaire de la dette grecque, mais sa requête ne fait pas l’unanimité parmi les États-membres : l’Allemagne a clairement fait part de son refus de poursuivre le renflouement financier d’Athènes, alléguant que les réformes commencent à porter leurs fruits dans le pays. Au-delà de la dette grecque, cette crise révèle de grandes dissensions au sein de l’UE fortement affaiblie par le Brexit et la nouvelle politique américaine.
L’Union européenne refuse un allégement de la dette grecque
La nuit dernière, le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a réaffirmé qu’aucune remise de dette ne serait accordée à la Grèce. Il a également rejeté les analyses du FMI sur les perspectives de croissance de la Grèce qui, d’après lui, sont trop pessimistes et ne reflètent pas la situation de la Grèce qui, pour lui, est en ce moment sur la voie de la reprise. Le chancelier allemand Angela Merkel a renchéri, affirmant ouvertement son refus d’injecter de nouveaux fonds en Grèce, estimant que ces financements pèsent injustement sur les travailleurs allemands.
Les questions qui divisent actuellement l’Union européenne et le FMI sont déterminantes : au mois de juillet prochain, la Grèce est censée rembourser sept milliards d’euros, un engagement qu’elle ne pourra tenir sans l’injection de nouveaux fonds. De plus, les parlements allemands et hollandais ne donneront leur soutien au prochain plan de sauvetage de la Grèce que si le FMI en est partie-prenante.
Le FMI pourrait refuser de participer au prochain plan de sauvetage de la Grèce
Mais la dette grecque n’explique pas tout : l’Europe est divisée aujourd’hui sur la question de son identité, après le Brexit et face à l’apparente hostilité émanant de la Maison-Blanche.