Mais le fédéralisme est "un concept très sensible dans certains pays", car il signifie céder des pans de souveraineté nationale à des instances supérieures européennes, avertit un responsable européen.
Le Royaume-Uni ne veut pas en entendre parler. La France est pour sa part très réticente à toute perte de sa souveraineté. Les décisions doivent revenir aux chefs d’Etat et de gouvernement européens, soutient Paris.
"En Europe, il y a toujours beaucoup d’enthousiasme à mutualiser les fardeaux mais beaucoup de réserves quand il s’agit de céder de la souveraineté à l’échelle européenne", raille l’entourage de la chancelière Angela Merkel.
Ces réserves sont prises en compte. "Le mot fédéralisme n’est pas utilisé dans le document que présentera Herman Van Rompuy, car il ne faut pas réveiller les vieux démons", a expliqué un responsable européen.
"Le président François Hollande ne veut pas raviver" les plaies ouvertes en France après l’échec du référendum sur la constitution européenne en 2005, a-t-il ajouté.
Aux Pays-Bas, où les électeurs avaient également rejeté le projet de constitution européenne, des élections législatives anticipées sont prévue le 12 septembre "et il ne faut pas braquer les débats" sur l’avenir institutionnel de l’UE, a insisté ce responsable européen.
"La construction européenne est une suite de compromis", rappelle-t-il. Elle comporte déjà des éléments de fédéralisme, comme la BCE et la Cour européenne de Justice (CEJ), a-t-il souligné
Le président français François Hollande préconise en effet d’avancer "étape par étape".
Dans un mémoire adressé à Herman Van Rompuy, le président français a recommandé "d’établir une feuille de route pour 10 ans afin de permettre d’examiner les conditions d’intégration, notamment budgétaire, et le cadre institutionnel et politique permettant de parvenir à ces objectifs en assurant la nature démocratique des décisions".
Cette politique des étapes va s’appliquer aux euro-obligations réclamées par Paris. "Une communautarisation des dettes exige nécessairement une plus forte intégration politique, et nécessitera certainement plusieurs années", a expliqué le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault à l’hebdomadaire allemand Die Zeit.