Les premières rotations d’avions de transport C-17 de l’US Air Force ont commencé le 21 janvier entre Istres et Bamako afin d’acheminer au Mali du matériel militaire français pour les besoins de l’opération Serval.
Alors que, la semaine passée, le porte-parole du Conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche avait indiqué que le « gouvernement français » devait « rembourser aux États-Unis les frais entraînés par ce soutien aérien », il n’en sera finalement rien.
D’après le Wall Street Journal, les coûts liés à mise à la disposition de la France de ces avions de transport avaient été évalués à 20 millions de dollars. Mais devant la protestation de Paris, Washington a décidé de les prendre à sa charge.
« Nous ne demandons pas d’indemnité ou de remboursement aux Français », a ainsi assuré George Little, le porte-parole du Pentagone. « Le focus n’est pas sur l’argent en ce moment mais sur l’atteinte de notre objectif commun de contenir les terroristes au Nord-Mali », a-t-il ajouté.
Quoi qu’il en soit, aucune précision n’a été donnée au sujet de la fréquence des vols entre la France et le Mali, ni sur la nature des troupes et des matériels transportés. « Nous avons élaboré un programme qui répond aux besoins des Français », a seulement indiqué Chuck Prichard, le porte-parole de l’US Africom, le commandement américain pour l’Afrique basé à Stuttgart.
« La priorité, c’est de transporter du pondéreux, du volumineux, mais ça ne veut pas dire qu’ils (les C-17) ne transportent pas aussi du personnel », a pour sa part indiqué le colonel Thierry Burkhard, le porte-parole de l’État-major des armées (EMA), le 21 janvier.
Le fait est, depuis, et selon George Little, les C-17de l’US Air Force ont effectué 5 vols entre la France et le Mali, ce qui a permis de transporter 140 tonnes d’équipements.
Dès le début, Washington a fourni des renseignements aux autorités françaises. Les États-Unis ont ainsi mis en place un réseau de bases très discrètes en Afrique (programme Creek Sand) afin de surveiller les mouvements terroristes au moyens de reconnaissances aériennes effectuées par des avions Pilatus PC-12 (U-28A dans la nomenclature américaine) à l’allure civile, équipés de capteurs et de caméras. Bien évidemment, ce dispositif vient en complément des moyens d’écoutes et d’imagerie satellite.
Mais le soutien de l’administration Obama à l’opération française est des plus mesurés. Ainsi, la décision d’accorder une aide en matière de ravitaillement en vol, souhaitée par la France afin de permettre à ses avions d’effectuer des frappes aériennes au Nord-Mali, n’est toujours pas prise. Des arguments légaux sont mis en avant pour expliquer ces tergiversations.