Depuis le sommet de Prague de novembre 2002, l’Otan a constitué une force de réaction rapide (Nato Response Force, NRF), composée de 25 000 hommes et déployable partout dans le monde en 5 jours pour un période pouvant durer jusqu’à 30 jours. Son but est de « permettre une réponse militaire rapide à une crise émergente, que ce soit pour des objectifs de défense collective ou pour des opérations de réponse aux crises ».
En outre, l’Otan précise que cette NRF « gagnera en importance après 2014, une fois que la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) (…) aura achevé sa mission en Afghanistan » et qu’elle « servira de support pour démontrer l’état de préparation opérationnelle de l’Otan, ainsi que de ‘banc d’essai’ pour la transformation de l’Alliance ».
Il y a quelques jours, le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, a indiqué à la presse qu’il était question de constituer un « fer de lance » au sein de cette NRF, avec un « très haut niveau de préparation ».
Dans son édition du 29 août, le Financial Times a donné quelques éléments supplémentaires. Ainsi, 7 pays de l’Otan vont constituer une « nouvelle force de réaction rapide » afin de renforcer le système de défense de l’Otan après l’intervention russe en Ukraine.
« Le but de cette initiative est de constituer une force expéditionnaire de la taille d’une division capable de se déployer rapidement et à même de conduire des manœuvres régulières », écrit le quotidien britannique.
Plus précisément, il s’agira de constituer une force de 10 000 hommes, avec des unités terrestres, navales et aériennes. Elle serait dirigée par le Royaume-Uni et formée par des éléments fournis par le Danemark, les 3 États baltes, la Norvège et les Pays-Bas seraient impliqués dans cette initiative. Le Canada, qui s’inquiéte par ailleurs des visées russes dans l’Arctique, aurait également manifesté son intérêt.
L’annonce de la création de ce « fer de lance » devrait être faite par David Cameron, le Premier ministre britannique, lors du sommet de l’Otan qui aura lieu les 4 et 5 septembre au Pays de Galles, croit savoir le Financial Times.
En outre, le général français Jean-Paul Paloméros, qui dirige l’Allied Command Tranformation (ACT), l’un des deux principaux commandements de l’Alliance, a indiqué, le même jour, que l’Otan entendait poursuivre ses exercices militaires en Europe de l’Est à un « rythme soutenu ».
« L’Otan dispose d’assez de moyens et les Européens de l’Est voient ces exercices d’un bon oeil », a fait valoir le général Paloméros. « Nous devons être tenaces, tant que cela sera nécessaire. Mon impression est que l’Otan en est capable », a-t-il poursuivi. « Personne ne devrait se méprendre sur la volonté et la capacité de l’Otan de protéger ses membres », a-t-il encore ajouté, sans désigner explicitement la Russie.
« Alors que les pays-membres sont en plein retrait d’Afghanistan, le type d’exercices effectués a aussi été profondément modifié. L’accent n’est plus tant mis sur la lutte contre les insurgés que sur une forme plus traditionnelle d’exercices militaires », a par ailleurs expliqué l’ancien chef d’état-major de l’armée de l’Air.