David Nabarro, envoyé spécial de l’OMS, appelle à cesser d’envisager le confinement comme moyen principal de lutte contre le covid-19. Il pointe les conséquences néfastes de ces mesures. Une pétition signée par des médecins rejoint cette position.
L’Organisation mondiale de la santé appelle les dirigeants à cesser d’« utiliser le confinement comme méthode principale de contrôle » de l’épidémie de Covid-19. Le Docteur David Nabarro, envoyé spécial du directeur général de l’OMS, a affirmé la position de l’institution le 8 octobre dans l’hebdomadaire britannique The Spectator : « L’OMS ne recommande pas que les confinements soient les premiers moyens de contrôle du virus. »
Pour justifier cette position, le représentant a défendu que le confinement ne faisait qu’aggraver la pauvreté. « Le confinement a des conséquences que vous ne devez jamais minimiser, celle de rendre les gens pauvres, beaucoup plus pauvres. » Et de poursuivre : « regardez ce qui se passe dans le secteur du tourisme dans les Caraïbes, par exemple, ou dans le Pacifique à cause du fait que les gens ne prennent pas de vacances. Regardez ce qui arrive aux petits exploitants agricoles à travers le monde. Regardez les taux de pauvreté. » Il a alerté quant à un possible « doublement de la pauvreté dans le monde d’ici à l’année prochaine » ainsi qu’un doublement de la malnutrition infantile.
Une pétition contre le confinement
L’unique raison de confiner devrait être, selon David Nabarro, « de gagner du temps pour réorganiser, regrouper, rééquilibrer (ses) ressources, protéger la santé de (ses) professionnels de santé qui sont épuisés, mais nous préférons ne pas le faire ».
Soutenus par le docteur Nabarro, plusieurs experts de la santé ont rédigé et signé une pétition le 4 octobre pour demander la fin des confinements. Ce texte, intitulé Déclaration de Great Harrington, a pour l’heure récolté 12 000 signatures. Il défend que le confinement cause des « dégâts irréparables ».
Le texte affirme également l’inquiétude de ces épidémiologistes des maladies infectieuses et scientifiques spécialisés en santé publique concernant les « impacts physiques et mentaux causés par les politiques actuelles contre le Covid-19 et nous recommandons une approche alternative que nous appelons "protection focalisée" ».
Les auteurs du document ajoutent enfin que « les politiques actuelles de confinement produisent des effets désastreux sur la santé publique à court, moyen et long terme : une baisse des taux de vaccination chez les enfants, une aggravation des cas de maladies cardio-vasculaires, une baisse des examens pour de possibles cancers ou encore une détérioration de la santé mentale en général ».