Les électeurs irlandais sont invités ce vendredi 22 mai à se prononcer par référendum sur le mariage homosexuel. Vingt-deux ans après la dépénalisation de l’homosexualité, le « oui », soutenu par tous les partis politiques, devrait l’emporter, selon les derniers sondages.
En 1993, la dépénalisation de l’homosexualité, qui avait mis Dublin en accord avec tout le reste de l’Europe occidentale, avait profondément divisé une opinion très croyante. Aujourd’hui pourtant, seuls deux des 166 députés militent dans le camp du « non » et le premier ministre Enda Kenny, catholique pratiquant, s’est même rendu dans un bar homosexuel.
Le simple fait qu’une consultation soit organisée sur le sujet illustre l’évolution des mœurs dans ce pays de 4,6 millions d’habitants. Outre l’homosexualité dépénalisée en 1993, il n’a légalisé le divorce qu’en 1995. L’avortement y reste interdit, sauf lorsque la vie de la mère est en danger.
Appel du premier ministre
Le chef du gouvernement irlandais a appelé ses concitoyens à « œuvrer (...) pour le oui » de l’ouverture à la fermeture des bureaux de vote, entre 08h00 et 23h00. Le camp du oui peut aussi se prévaloir du soutien de célébrités du monde du sport, de la musique et du cinéma, dont l’acteur Colin Farrell ou le chanteur Bono.
Face à eux, l’Eglise catholique d’Irlande et les conservateurs ont mené une campagne énergique, arguant que le mariage devait être l’apanage des couples composés d’un homme et d’une femme désireux de fonder une famille.
Fragilisée par des scandales pédophiles à répétition, la hiérarchie de l’Eglise catholique s’est toutefois tenue à l’écart de la campagne officielle, même si l’archevêque de Dublin est intervenu dans la dernière ligne droite.
Les résultats du référendum devraient être connus samedi, mais les instituts de sondage donnent les partisans du mariage homosexuel vainqueurs avec deux fois plus de voix que leurs adversaires.
L’adoption de cette réforme permettrait à l’Irlande de rejoindre les 18 pays, dont 13 en Europe, où le mariage entre personnes de même sexe a été légalisé, ou est en passe de l’être. Ces unions sont devenues légales en 2014 chez le voisin britannique, à l’exception de l’Irlande du Nord.