Dans une allocation, Barack Obama a demandé aux Iraniens de s’aligner sur les positions de son pays, en adoptant une position attentiste et consensuelle, loin des préoccupations légitimes de Téhéran vis-à-vis de son turbulent voisin :
« L’Iran peut jouer un rôle constructif s’il envoie le même message que nous au gouvernement irakien, à savoir que les Irakiens peuvent vivre ensemble s’ils intègrent toutes les communautés sunnites, chiites et kurdes. Si l’Iran intervient seulement militairement au nom des chiites (...) la situation va probablement empirer. »
Hossein Amir-Abdollahian, vice-ministre des Affaires étrangères de la République islamique d’Iran, a réagi aux récentes prises de positions de Washington dans le dossier irakien :
« Les récentes déclarations (du président) Obama montrent que la Maison Blanche n’a pas de volonté sérieuse pour combattre le terrorisme en Irak et dans la région. L’erreur stratégique des États-Unis en Syrie a été de ne pas faire la distinction entre terroristes et groupes politiques [d’opposition, ndlr] ce qui a renforcé le terrorisme et la création de groupes comme l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui a pris le contrôle de plusieurs villes irakiennes depuis dix jours. Aujourd’hui, les États-Unis au lieu de lutter contre le terrorisme et se concentrer sur le renforcement de l’unité nationale en Irak, du gouvernement et des institutions de l’État, renforcent le confessionnalisme. Le fait de retarder et de poser des conditions pour la lutte contre le terrorisme et l’EIIL en Irak renforce les doutes sur les objectifs des États-Unis dans la région. »
Le maître de la Maison blanche s’est dit prêt à envoyer jusqu’à 300 conseillers militaires à Bagdad afin de soutenir le pouvoir du Premier ministre Nouri al-Maliki, tout en lui demandant d’ouvrir son gouvernement aux autres confessions du pays dans le cadre d’un gouvernement d’unité nationale.
L’Iran a affiché sa volonté de défendre les lieux saints chiites en Irak, situées à Kerbala, Najaf, Samarra et près de Bagdad, s’ils se trouvaient menacés par les jihadistes de l’EIIL.