L’Iran a affirmé ce jeudi 10 novembre avoir fabriqué un missile hypersonique capable « de traverser tous les systèmes de défense antimissile », suscitant l’inquiétude de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) au moment où les négociations sur le programme nucléaire du pays sont au point mort.
Le missile hypersonique, une arme manœuvrable, évolue à des vitesses supérieures à 6 000 kilomètres à l’heure, soit cinq fois la vitesse du son. À l’inverse des missiles balistiques, les missiles hypersoniques volent à basse altitude dans l’atmosphère et sont manœuvrables, ce qui rend leur trajectoire difficilement prévisible et leur interception difficile.
« Ce missile balistique hypersonique peut contrer les boucliers de défense anti-aérienne », a déclaré le général Amirali Hajizadeh, le commandant de la Force aérospatiale des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran. « Il pourra traverser tous les systèmes de défense antimissile et je ne pense pas qu’il existera avant des décennies une technologie pour y faire face », a-t-il assuré, cité par l’agence Fars.
Le patron de l’AIEA inquiet
Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a estimé que cette annonce « renforçait les inquiétudes » concernant le programme nucléaire iranien. « Le cœur de notre travail est le nucléaire, mais bien sûr, rien ne peut être pris isolément. Nous voyons toutes ces annonces qui renforcent les inquiétudes, renforcent l’attention du public concernant le programme nucléaire iranien », a déclaré Rafael Grossi à l’AFP, lors d’un entretien en marge de la COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte. Il a cependant ajouté que cette annonce ne « devrait pas avoir d’influence » sur les négociations autour du programme nucléaire de l’Iran.