Faut-il intégrer le trafic de drogue au calcul du PIB ? Après plusieurs années de débat, l’Insee a tranché en décidant d’appliquer une demande en ce sens de l’Union européenne, qui pourrait entraîner une révision en « légère hausse » du produit intérieur brut français.
L’institut national de la statistique et des études économiques (Insee) va « tenir compte de la consommation de stupéfiants et des activités liées à cette consommation sur le territoire national », a annoncé ce mardi l’organisme public, dans un communiqué consacré à une série de modifications comptables actées par l’institut.
Cette prise en compte, faite « à la demande » de l’institut européen des statistiques Eurostat et destinée à aligner les statistiques françaises sur celles « des autres pays européens », entraînera « une révision en très légère hausse du niveau du PIB », ajoute l’Insee dans son communiqué.
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La décision de l’Insee fait suite à un long débat lancé par Eurostat en 2013. L’institut statistique européen avait alors demandé aux États membres d’intégrer le trafic de drogue et la prostitution dans leurs statistiques nationales, estimant qu’il s’agissait de transactions commerciales consenties librement.
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L’organisme public avait par ailleurs refusé de comptabiliser la prostitution relevant des réseaux, estimant que le consentement des prostituées n’était « probablement pas vérifié ». « Sur ce point, nous maintenons notre position », a indiqué Ronan Mahieu.