Roger Hallam, 53 ans, cofondateur britannique du mouvement écologiste XR, a suscité une levée de boucliers en Allemagne en relativisant l’Holocauste dans une interview à un hebdomadaire. La branche allemande de XR se distancie de ses propos.
« Une simple connerie de plus dans l’histoire humaine » : c’est ainsi que Roger Hallam, cofondateur britannique du mouvement écologiste Extinction Rebellion, a qualifié l’Holocauste dans une interview à l’hebdomadaire allemand Die Zeit parue le 20 novembre.
Revenant sur les atrocités du nazisme, le militant quinquagénaire a versé dans le relativisme : « En fait, on pourrait dire que c’est comme un événement régulier [...], le fait est que des millions de gens ont régulièrement été tués dans des circonstances cruelles au cours de l’Histoire », a-t-il précisé.
Roger Hallam estime également que les Allemands sont paralysés par le traumatisme de la Shoah : « Un traumatisme poussé à l’extrême peut créer une paralysie [qui empêche] d’en tirer les leçons. »
La branche allemande du mouvement écologiste a promptement réagi en dénonçant ces propos et a précisé que Roger Hallam n’était « plus le bienvenu dans l’antenne allemande d’Extinction Rebellion (XR). »
Sur Twitter, la branche outre-Rhin de XR a précisé : « Nous nous distançons nettement des déclarations de Roger Hallam qui minimisent et banalisent l’Holocauste. [...] Roger bafoue les principes des XR qui ne tolèrent pas l’antisémitisme et n’est plus le bienvenu chez XR Allemagne. »
Robert Habeck, codirigeant allemand du parti politique Les Verts, a pour sa part appelé l’organisation Extinction Rebellion « à prendre clairement ses distances » avec Roger Hallam. Et de préciser dans le journal Bild : « Il ne doit y avoir aucune place pour la minimisation de l’Holocauste ou l’antisémitisme. Nulle part et dans aucun mouvement. », a-t-il insisté dans Bild.
Le mouvement Extinction Rebellion s’est particulièrement distingué depuis le mois d’octobre pour ses actions coups de poing inspirées de la désobéissance civile, notamment à Paris. Le groupe écologiste veut forcer les gouvernements à un engagement plus poussé en faveur du climat en médiatisant ses actions.