L’Éthiopie a rapatrié plus de 50 000 de ses citoyens travaillant en Arabie Saoudite, après la décision de Ryad d’expulser les immigrants illégaux de son territoire, a annoncé mercredi le ministre éthiopien des Affaires étrangères.
Nous avions tablé sur un chiffre initial de 10 000 personnes, mais il ne cesse d’augmenter, a déclaré à l’AFP le ministre, Dina Mufti, précisant prévoir désormais que le rapatriement concerne à terme un total de 80 000 personnes.
Les autorités éthiopiennes avaient annoncé début novembre qu’elles allaient rapatrier leurs citoyens vivant illégalement en Arabie Saoudite, après la mort, selon Addis, de trois Éthiopiens dans des émeutes consécutives à une campagne d’expulsion massive de clandestins décidée par Ryad.
Cette campagne avait commencé le 4 novembre, à l’expiration d’un délai de sept mois accordé aux étrangers en situation irrégulière pour régulariser leur statut ou quitter le royaume.
Selon M. Dina, le programme de rapatriement va coûter 2,6 millions de dollars au gouvernement éthiopien, qui assure que ses relations avec Ryad restent fraternelles et que la priorité est le retour des citoyens éthiopiens chez eux.
"Nous nous concentrons sur le rapatriement (...), nous n’avons pas évalué l’état de nos relations avec l’Arabie Saoudite", a assuré M. Dina.
De nombreux Éthiopiens émigrent chaque année, notamment vers le Moyen-Orient et les émirats du Golfe, à la recherche d’emplois, le plus souvent de domestiques.
La majorité des migrants quittant l’Éthiopie sont des femmes, selon le ministère éthiopien du Travail et des Affaires sociales, qui estime que 200 000 Ethiopiennes sont parties chercher du travail à l’étranger en 2012.
Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), les migrants éthiopiens au Moyen-Orient subissent des violences physiques et mentales, des conditions de travail indignes, des salaires dérisoires et des discriminations.
Le gouvernement éthiopien avait annoncé en octobre interdire aux jeunes hommes et femmes de migrer vers le Moyen-Orient, en raison des nombreuses informations sur des violences généralisées à leur égard.
L’Éthiopie, forte de 91 millions d’habitants, est le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique derrière le Nigeria, et figure parmi les 15 derniers pays du monde en matière de développement humain.
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