La ratification, par le parlement allemand la semaine dernière du MES, et la victoire des partis pro-européens aux élections néerlandaises ne semblent pas avoir suffi pour apaiser les tensions au sein de la zone euro.
L’Espagne est au bord du gouffre, et le gouvernement espagnol étudie toujours la possibilité de demander officiellement un prêt d’urgence.
De plus, le Daily Telegraph rapporte que le président de la banque centrale allemande, Jens Weidmann n’a pas hésité à comparer la politique monétaire de Mario Draghi à « l’œuvre du diable ».
Il évoquait les opérations de refinancement de la BCE « LTRO3 » qu’il a rapprochées d’une scène du Faust de Goethe. Dans cette scène, l’Empereur n’a plus d’argent, et, lassé des propositions de ses conseillers, il s’exclame : « J’en ai assez de ces éternels "Mais" et "Si" ; Je manque d’argent, alors qu’on en crée donc ! » Mephistophélès, le Diable, lui répond alors : « Je crée ce que vous voulez, et j’en fais même bien plus ».
L’argent nouvellement créé sauve le royaume de la ruine au départ, mais finit par développer une inflation incontrôlable. Weidmann n’ignore probablement pas que Goethe n’était pas qu’un poète, il avait aussi été ministre des Finances du duché de Saxe-Weimar-Eisenach alors que celui-ci se trouvait en faillite, et il avait refusé d’avoir recours à l’augmentation de la masse monétaire.
Selon Weidmann le risque de l’inflation et de perte de la valeur de l’argent est bien réel avec une création monétaire excessive d’autant qu’il est de plus en plus probable que l’Espagne devra solliciter officiellement un plan de sauvetage qui se montera à un montant colossal.
L’Espagne doit en effet trouver 15 milliards d’euros pour le mois prochain. Actuellement, les taux d’intérêt espagnols à dix ans avoisinent les 6%, ce qui signifie qu’il s’agit d’un problème presque insurmontable, à moins que la BCE n’intervienne pour lui fournir de l’argent à bon compte.
Le Premier ministre espagnol Rajoy n’a pas encore sollicité de plan de sauvetage parce qu’il redoute la tutelle de la troïka de l’UE, du FMI, et de la BCE.