Les autorités saoudiennes ont retardé de six mois leurs paiements à des entreprises responsables des projets infrastructurels, du fait de l’effondrement des prix du brut. Dans un avenir proche, le pays pourrait se heurter à un déficit budgétaire pour la première fois depuis 2009.
Souhaitant conserver ses fonds, le gouvernement saoudien a retardé nombre de paiements ces derniers temps pour au moins six mois. En 2015, les délais se sont encore allongés, et le gouvernement veut reconsidérer le montant des contrats déjà conclus, dans l’espoir de les revoir à la baisse.
Dans le contexte de la baisse catastrophique des cours du pétrole, ressource qui assure approximativement 80% des revenus en Arabie saoudite, cette dernière se trouve contrainte de recourir aux réserves internationales et de réduire ses dépenses. Le gouvernement est déterminé à diminuer ses dépenses d’investissement et à ajourner plusieurs projets.
Les dettes pourraient ralentir la réalisation des projets déjà engagés, dont la construction du métro à Riyad et la création de nouveaux emplois.
« Il est difficile de se retenir d’augmenter les dépenses quand les prix du pétrole sont en hausse, mais il est également difficile de réduire les dépenses quand ces prix sont en recul », a commenté l’économiste de la banque HSBC Simon Williams, cité par l’agence Bloomberg.
Entre-temps, la dette nationale saoudienne reste à un niveau relativement bas, plafonnant à 2% du PIB.
Alors que dans le passé, les dépenses de l’État étaient un catalyseur de l’économie saoudienne, avec une croissance économique inéluctable après la mise en place de fonds dans le budget du pays, aujourd’hui, le déficit budgétaire s’élèverait, selon HSBC, à 300 milliards de dollars. Et, dans le meilleur des cas, la croissance atteindra 3%, signale Bloomberg.
Ainsi, pour rétablir un peu l’équilibre sur le marché international, l’Arabie saoudite préfère augmenter sa présence sur le marché de l’or noir et renonce à sa stratégie précédente prévoyant l’augmentation des prix du pétrole.