Il y a quelques semaines, le député conservateur allemand Philipp Missfelder se voyait opposer un refus sans équivoque de la part de la Banque de France, à sa demande d’inspecter les réserves allemandes d’or stockées dans l’institution française. Il s’indignait alors : « Je ne comprends pas pourquoi de l’or allemand est entreposé à l’étranger. »
La frustration du politicien devrait être quelque peu calmée à présent, dans la mesure où les 11 % de métal jaune germanique entreposés dans les coffres français ont été soumis à inventaire et officiellement « comptabilisés ». Rappelons qu’au total, l’Allemagne possède 3 396 tonnes d’or, estimées à 132,8 milliards d’euros (soit, accessoirement, la deuxième position mondiale, dans ce secteur, après son homologue américaine, la Fed [Réserve fédérale des États-unis, ndlr]).
Petit flashback ; depuis le début des années 50, le gouvernement allemand s’était appliqué à acquérir la majorité de ses réserves aurifères à New York mais également dans les deux capitales anglaise et française. Stocké alors sur place (plutôt que de le rapatrier), le volume de ces réserves était alors demeuré secret… jusqu’à récemment.
La Bundesbank a officiellement annoncé qu’elle allait rapatrier un total de 150 tonnes de relique barbare depuis les USA. Ce rapatriement s’effectuera par bateau, par petites quantités, et sur plusieurs années. Maintenant que la quantité de cet or est déterminée, le but de cette opération est de vérifier sa pureté. Les nouveaux lieux de stockage (sur le territoire allemand) ne seront pas révélés.