Vous croyiez que le temps du protectionnisme était venu ? Pas au sein de la Commission européenne, qui travaille depuis plusieurs mois, en lien avec Washington, à la création d’un grand marché transatlantique.
La Commission européenne travaille depuis quelques temps à la création d’une vaste zone de libre-échange qui regrouperait l’UE et les États-Unis, voire l’Alena (États-Unis, Canada, Mexique). Le projet a plusieurs noms de code : « Accord de croissance économique transatlantique » (ACET) en français, ou « Transatlantic free trade agreement » en anglais.
Mais dans les deux cas, l’objectif est le même : lever l’ensemble des dispositifs protectionnistes (barrières douanières, quotas, restrictions d’accès aux marchés publics, droits de propriété, indications géographiques…) qui entravent les relations économiques entre les deux blocs « occidentaux ».
À Bruxelles, le dossier a été pris en main par le commissaire européen au Commerce, le Belge Karel de Gucht, nommé en 2009. Depuis plusieurs mois, il parsème ses discours de références à ce qui est devenu le grand projet de son mandat. Ainsi déclare-t-il, le 30 mai dernier :
« Je crois que l’Europe et les États-Unis doivent rebâtir leur relation économique par une initiative commerciale bilatérale globale. (…) Ils doivent aborder toutes les questions pertinentes, en particulier les points suivants : la suppression de tous les droits de douane, la libéralisation des services et l’accès aux marchés publics. »
Le président du Parlement européen Martin Schulz, en visite à Washington, a appelé mardi 27 novembre 2012 à la mise en place de cet accord de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis, qui pourrait revigorer des économies en berne des deux côtés de l’Atlantique.
« Le Parlement européen supporte l’idée d’une zone de libre-échange entre les États-Unis et l’Union européenne qui pourrait être mise en place à partir de 2015 », a déclaré M. Schulz, promettant qu’un tel accord serait « un excellent accélérateur pour la croissance économique ».
Le président du Parlement européen a toutefois reconnu qu’il existait « une certaine résistance » à cette idée, surtout sur le Vieux Continent. « Des deux côtés de l’Atlantique, nous avons des positions différentes concernant la sécurité alimentaire, la protection des consommateurs et les normes environnementales qui sont profondément ancrées dans nos cultures ». « Mais si nous réussissons, cela serait bénéfique pour 800 millions de personnes », a souligné M. Schulz.
Un groupe de travail a été mis en place il y a un an entre Européens et Américains, mais les négociations n’ont pas commencé. Chaque partie appelle à une baisse des droits de douane et des obstacles réglementaires.
Sources : Challenges / La presse.ca / Le Journal du Siècle