La politique migratoire est au centre du débat en Allemagne, particulièrement depuis la spectaculaire augmentation de l’afflux de migrants cet été. Ces derniers passent à travers les Balkans, notamment pour rejoindre l’eldorado allemand. Frank Franz, le président du Parti national-démocrate, parti nationaliste fortement opposé à la politique du gouvernement Merkel, nous a accordé un entretien exclusif.
Le ministre fédéral allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, a annoncé que le nombre de réfugiés arrivant en Allemagne pourrait atteindre cette année 800 000. Comment le gouvernement Merkel gère-t-il cette crise ?
L’Allemagne soutient les guerres des États-Unis qui conduisent à l’afflux de réfugiés. À cet égard, le gouvernement est dans une position difficile. La solution serait cependant facile. Les gouvernements européens devraient, en fin de compte, suivre leur propre chemin et dire aux États-Unis de rentrer chez eux. Ensuite, nous ne devons également pas nous soucier des conséquences des guerres américaines auxquelles le gouvernement fédéral participe de manière plus ou moins forcée.
L’économie allemande voit, dans le flot des réfugiés, une chance pour combler les lacunes sur le marché de l’emploi. Par conséquent, Ingo Kramer, le patron des patrons allemands, souhaiterait considérablement accélérer les procédures d’asile. Que pensez-vous de cette déclaration ?
L’économie ne se soucie que des bilans et des actionnaires. Bien entendu, les responsables de l’économie souhaitent obtenir une force de travail qui soit la moins chère possible. Cependant, en cas de chômage, l’économie de va pas contribuer aux coûts. Les coûts engendrés par les millions de chômeurs immigrés sans qualification demeureront à la charge du contribuable. Ainsi, les profits seront privatisés et les pertes et les coûts socialisés. La politique doit mettre un terme à tout ça.
Il y a eu plusieurs incidents à proximité du centre de requérants d’asile à Heidenau. Comment vous positionnez-vous face à la violence ?
Le NPD rejette strictement la violence en tant que moyen dans le débat politique. Nous reconnaissons le monopole de la violence exercée par l’État sans y mettre de condition. L’État doit cependant être capable et désireux de protéger ses citoyens. Si les citoyens sentent – et c’est de plus en plus le cas – que l’État ne veut pas les protéger, alors ils prennent eux-mêmes les choses en main.
L’année passée, la République tchèque a fait face à environ 1000 demandes d’asile. La politique sociale allemande n’est-elle pas trop attractive comparée aux autres pays européens ?
Oui, tandis que les autres pays disent clairement qu’il n’y a pas de place pour ceux qui abusent du droit d’asile, l’Allemagne fait pratiquement la promotion de celui-ci à l’aide de films à l’étranger. C’est une position grotesque. L’Allemagne ne peut pas jouer le rôle de service social à destination du monde entier. À un moment donné nous devons dire : Maintenant ça suffit !
Le média Info Direkt a écrit que des organismes américains payaient des passeurs pour qu’ils acheminent quotidiennement plusieurs milliers de réfugiés vers l’Europe [1]. Pensez-vous que cette information est crédible ?
Je crois que ces informations sont crédibles. Les États-Unis ont un intérêt géopolitique à déstabiliser politiquement l’Allemagne et l’Europe. C’est-à-dire de recréer les Etats-Unis partout dans le monde. Il serait temps que les gouvernements européens disent finalement aux Etats-Unis qu’ils s’occupent de leur propre continent et qu’ils laissent les autres nations vivre en paix.