Des chercheurs ont « guéri » un embryon en modifiant son génome au premier stade de son développement.
Des embryons humains issus d’une cellule porteuse d’une mutation génétique ont, pour la première fois, pu être génétiquement corrigés, révèle une étude menée par des chercheurs chinois à l’université de médecine de Canton (publié dans Molecular Genetics and Genomics). Les mutations ciblées, à l’origine de deux types d’anémie, la thalassémie bêta et le favisme, ont pu être réparées grâce à la technique de chirurgie du génome CRISPR-Cas9 au stade zygote (tout premier stade de développement de l’embryon, avec une seule cellule issue de la fusion de l’ovule et du spermatozoïde). La technique s’est avérée assez précise et efficace pour ne modifier que respectivement quatre ou une « lettre » sur les 3,2 milliards que compte notre ADN. Les embryons, détruits au bout de deux jours, avaient été produits pour la circonstance avec le consentement éclairé de candidats à une FIV et l’accord du comité d’éthique local.
« Ce travail est bien fait et montre le potentiel extraordinaire que pourrait avoir cette technique pour étudier le développement précoce de l’embryon humain », note Ignacio Anegon, directeur de recherche au Centre de recherche en transplantation et en immunologie de l’Inserm à Nantes. Il montre aussi qu’une nouvelle étape vient d’être franchie pour que l’homme puisse un jour modifier précisément son propre génome.