Une animatrice de la radio russe L’Écho de Moscou a été poignardée par un inconnu qui s’est introduit dans la rédaction. Un blog attribué au suspect laisse apparaître une personnalité déroutante se disant victime d’une « attaque télépathique sexuelle ».
Après avoir été frappée au cou par un homme armé d’un poignard et qui s’était introduit dans les locaux de la rédaction de la radio Echo de Moscou le 23 octobre, la journaliste russe Tatiana Felguengauer a été hospitalisée. « On nous a dit que sa vie n’était pas en danger », a précisé Alexeï Venediktov, rédacteur en chef joint par l’AFP au téléphone.
L’individu a été maîtrisé par le service de sécurité, avant d’être remis à la police. Un porte-parole du procureur général a qualifié l’attaque de « scandaleuse », et a annoncé que l’enquête serait suivie de près.
Le profil déroutant de l’assaillant
L’assaillant avait également agressé le gardien de l’immeuble avant de monter dans les locaux de la radio, situés en plein centre de Moscou, et de « poignarder dans le cou l’animatrice Tatiana Felguengauer », selon Alexeï Venediktov qui a précisé : « On n’a aucune idée de qui est cet homme. » Selon le ministre de l’Intérieur, il pourrait s’agir d’un citoyen étranger. Un responsable des forces de l’ordre russes cité par l’agence RIA Novosti a précisé qu’il s’agirait d’un citoyen géorgien résidant en Israël.
Selon les premiers éléments de l’enquête l’assaillant aurait agi par rancune personnelle envers la journaliste.
Sur Twitter, L’Écho de Moscou a affirmé que le nom de l’agresseur était Boris Grits, renvoyant vers le lien d’un blog attribué au suspect.
Rédigé successivement en anglais et en russe, l’auteur y affirme être victime d’une « attaque télépathique sexuelle » de la part de la journaliste. « [Tatiana Felguengauer] me suit presque en temps réel, connaît tout ce que j’écris ou dis », assure encore l’auteur du blog.
Évoquant dans de nombreux billets l’actualité en Israël, il écrit le 14 octobre : « Dans quelques semaines, j’arrive à Moscou et si cela ne s’interrompt pas, les conséquences seront très déplaisantes. »
« Je suis sûr d’une chose : je suis malade de Tatiana Felguengauer », poursuit-il encore.
L’Écho de Moscou, dont la victime est rédactrice en chef adjointe, est une radio populaire en Russie, qui se targue de donner la parole aussi bien à des voix de l’opposition qu’à des soutiens du gouvernement. Première station indépendante née en 1990, avant la chute de l’État soviétique, elle est passée sous le contrôle du groupe public gazier Gazprom en 2001.