Ah, les attaques informatiques des amis de la démocratie... On n’a pas pu mettre cette chronique en ligne lundi 23 mars, comme prévu. On la décale donc au mardi matin mais il y aura quand même un « Journal d’un Français confiné – Jour 8 » ce soir, car une promesse est une promesse et il faut s’en tenir à la parole donnée, dussions-nous souffrir.
Lundi 23 mars 2020, journal de bord d’un confiné, jour 7. Aujourd’hui, tournée à vélo déguisé en livreur, on compte plus de flics en maraude et moins de confinés échappés dehors qui font semblant de faire des trucs importants. Une fille fait des sprints de 50 mètres aller retour dans sa rue, rouge comme un orgasme, un mec fouille dans une poubelle, une jolie brune aux yeux brûlants passe avec son masque, on dirait une voilée. Tout le monde est voilé ! Ça doit faire mal au cul des sionistes... qui doivent se voiler aussi ! Sinon, on sent que la nasse se resserre, on se dépêche de faire des courses de seconde nécessité : rosé, yaourts au chocolat, pain spécial, gâteaux, tout ce qui sera bientôt interdit. Les confinés n’auront bientôt plus droit qu’à un infâme brouet où flottent trois patates, comme dans les camps. Vous avez dit vengeance ?
Vu la pente sur laquelle le Président – celui qui a piqué les clés du camion avec la complicité des médias malades et de la Banque usurière – nous entraîne, tout sera bientôt possible, mais alors vraiment tout : qui va payer sa redevance télé pour voir de la merde matin midi et soir et des appels à la panique, la terreur qui rentre par les yeux et les oreilles alors qu’on n’a jamais vu ça pour des crises sanitaires plus mortelles mais moins médiatisées ? Quel petit autoentrepreneur va payer ses Urssaf après la reprise alors qu’il n’a pas rentré un sou pendant les 30 ou 40 jours de confinement et de décroissance économique ? Et les artisans ? Les paysans, qui va ramasser les récoltes à venir ? Ce confinement est une guerre lancée contre les plus fragiles ! Le compteur des morts que notre presse agonisante nous fout sous le nez chaque jour, ce sont les morts de la guerre riches/pauvres, dominants/dominés, oligarchie/peuple ! Ce sont nos morts ! Ils veulent nous terroriser avec ce compteur ! Terroristes !
Non, vraiment, rien ne sera plus comme avant et les rêves les plus fous des Gilets jaunes vont se réaliser tranquillement, tout ça grâce à un virus oligarchique de premier choix. La cassure entre le peuple et ses élites est définitive, malgré les sondages bidonnés à mort qui donnent une cote d’amour fantastique (51 % !) au couple Macron-Philippe. Décidément, les frontières de la rationalité sont pulvérisées. Il y a déjà des gens – et là pas besoin d’aller sur le darknet – qui parlent de poursuivre les organisateurs de ce chaos dans la rue… Peut-être qu’un jour la vie des exploiteurs sera difficile, et qu’il fera bon être pauvre.
Au fait, qui a organisé ce chaos ?
L’équipe néolibérale aux commandes du pays ? Big Pharma ? La bande à Lévy-Buzyness ? La Banque solidaire, la finance catholique (on peut encore rigoler) ? La presse pourrie ? Nous dirons une alliance objective entre tous ceux qui avaient intérêt à casser la courbe croissante de la contestation populaire, et c’est réussi. Mais pour un temps seulement ! Ceux qui pensent autour de Macron que les Français ont oublié la répression, les violences policières sur les femmes et les travailleurs venus demander un peu de considération avec leur gilet jaune, ceux-là se fourrent le doigt dans l’œil du tigre.
Rien n’a été oublié, tout est sous la pédale, en attente, et en attente d’explosion. L’explosion sociale est pour bientôt, et ce confinement fait figure de cocotte-minute hiroshimesque. Imaginez ce qu’était la colère d’une majorité de Français savatés par la morgue présidentielle et ses réformes strangulatoires, mettez une couche de confinement là-dessus, agitez et laissez péter… La réaction politico-chimique est inévitable. On ne joue pas aux oiseaux de mauvais augure (tout le monde a remarqué l’arrivée en masse des corbeaux dans les villes), c’est juste le résultat d’un calcul logique à partir de données initiales que tout le monde peut constater.
En attendant la prise de l’Élysée et le grand procès des chefs de l’anti-France, quoi foutre ?
Eh bien comme en taule, de la lecture et de la gym, grâce à ce monsieur qui nous indique la marche à suivre. Pas besoin de s’acheter du matos de marque, la volonté pallie tout. N’importe qui peut faire du sport n’importe où, par exemple monter et descendre 10 fois les 140 marches de votre immeuble. Et vous pouvez être sûrs que vous allez rencontrer personne.
Quand on pense qu’il y a des gens qui payent cher à l’année pour soulever des poids alors qu’on peut se faire des haltères avec un balai et deux bouteilles de flotte... On se rend compte qu’une grande partie de la consommation est bidon, c’est le cas de le dire. Voici la version française, un peu plus fun :
On peut même le faire en remplaçant les poids par sa compagne, si elle n’est pas trop lourde. Alors là on n’a pas trouvé de vidéo de mari ou de conjoint qui porte sa femme à bout de bras, sauf la course du porter de femme, mais ça nous semble sexiste à première vue car les femmes sont considérées comme des poids, alors qu’elles allègent notre vie (enfin pas toujours) :
Stop les narquoiseries, les femmes peuvent prendre leur ligne en main, la preuve :
Les très nombreuses femmes qui nous lisent voient qu’elles peuvent perdre un peu de graisse – toutes les femmes se trouvent trop grosses – mais sans perdre leur féminité, c’est-à-dire les rondeurs. Attention, quand on voit les avant/après des vidéos, on a l’impression que c’est facile, alors que pas du tout : entre les deux clichés, il y a beaucoup de sueur et de souffrances, mais surtout de la volonté, ce qui manque souvent aux femmes qui préfèrent manger un gros gâteau en douce chez le pâtissier du coin (sans gluten, ça déculpabilise) sans le dire à leur mec. Et après elles vont chercher sur l’Internet la pilule miracle qui permet de maigrir sans effort.
Ça existe, ça s’appelle le Mediator, c’est interdit car c’est dangereux comme tous les produits à base amphétaminique. Au début c’est super, on en prend, on bouffe rien pendant trois jours, on plane, on se sent super fort, mais trois jours après, c’est la descente, la dépression, et les rides qui se creusent. Le coupe-faim se transforme en coupe-vie. Rien ne remplace la volonté, elle vous fera triompher de toutes les adversités.
- Leni, entre deux prises, s’amuse avec un figurant déguisé en Charlie Chaplin
dans Le Dictateur
En 1935, une Allemande énergique (pléonasme) a sorti un film pour les femmes qui voulaient maigrir au pays des gâteaux à la crème super tentants, ça s’appelle Le Triomphe de la volonté et ça exalte les valeurs de sport, de plein air, de fidélité, de kamaraderie, tout ce qui se perd un peu, hélas, de nos jours néolibéraux. Où est la kamaraderie dans une salle de sport dirigée par des bobos LGBT gonflés aux hormones ?
Non attendez, on s’est plantés, Dailymotion a foutu le mauvais code, on envoie Samuel chercher et on vous remet la bonne vidéo écolo, promis. Samuel, qu’est-ce que tu fous ? Les gens attendent ! Schnell ! Ach, ces stagiaires…