John Kerry a reconnu que la Russie a lancé son opération militaire en Syrie pour empêcher les djihadistes de prendre le pouvoir dans le pays. Mission accomplie, selon lui.
Le secrétaire d’État sortant John Kerry a admis que la Russie a lancé une opération en Syrie afin d’empêcher les combattants du groupe terroriste Daech de prendre le pouvoir dans le pays et qu’elle a atteint des objectifs dans ce domaine, relate la chaîne NBC.
« Quand le président Poutine s’y est impliqué (en Syrie, ndlr), il l’a fait en partie pour soutenir le président Assad, mais aussi parce que l’État islamique y gagnait du terrain. Les extrémistes radicaux étaient en train de gagner du terrain face à Assad et celui-ci se trouvait en l’occurrence dans une position politique très fragile. Ainsi, l’Iran et la Russie étaient tenus de lui donner un coup de pouce (au président Assad, ndlr) et de le protéger en vue d’une éventuelle prise du pouvoir par les extrémistes », a-t-il confié aux journalistes.
Il a également indiqué qu’à l’époque, la possibilité d’une telle transition du pouvoir inquiétait Washington et que la Russie et l’Iran avaient obtenu « des changements majeurs » dans ce domaine.
En guise de conclusion, M. Kerry a souligné qu’à présent, le seul moyen de régler le conflit syrien était de mener des négociations « à Genève ou à Astana, peu importe où elles auront lieu ».
Rappelons qu’en décembre dernier, John Kerry a admis devant les journalistes du journal The Boston Globe que les accords bilatéraux entre Moscou et Washington sur la coopération en Syrie et sur une opération militaire conjointe sur le terrain n’avaient pas été appliqués à cause de certains représentants de l’administration américaine. Le secrétaire a alors assuré qu’il croyait à la réussite des accords.
Pendant que John Kerry, l’envoyé spécial de Barack Obama dans le monde en guerre, félicite les Russes pour leur éradication de Daech en Syrie, l’OTAN renforce son dispositif à la frontière ouest de la Russie... Toujours ce double jeu américain.
L’Otan renforce son dispositif militaire dans le nord-est de l’Europe
Deux navires chargés de blindés, de camions et d’équipement lourd américains ont accosté vendredi à Bremerhaven, sur la Baltique. Un troisième navire est attendu dans quelques jours. L’Alliance atlantique prévoit d’envoyer 4 000 soldats, ainsi que des avions, des blindés et de l’artillerie en Pologne, puis en Estonie, en Lettonie et en Lituanie.
- Un char américain débarqué dans le port allemand de Bremerhaven, le 6 janvier 2017
L’Otan affirme qu’il ne s’agit que d’un déploiement purement défensif et fait valoir que ces renforts sont modestes, comparés aux 330 000 soldats positionnés par la Russie sur son flanc ouest, depuis le printemps dernier.
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Pour les Américains, « il s’agit simplement de montrer la force et la cohésion de l’Alliance et l’engagement des États-Unis en faveur du maintien de la paix sur le continent. »