Washington a validé ce vendredi le transfert à Kiev de ces armes controversées et particulièrement meurtrières.
La mesure est inédite, et trahit sans doute la grande inquiétude des alliés de Kiev, alors que la contre-offensive ukrainienne pour reprendre des territoires aux forces russes piétine depuis son lancement il y a un mois. Le président américain Joe Biden a approuvé ce vendredi, au terme de plusieurs mois d’intenses débats internes à Washington, l’envoi d’environ une centaine de milliers d’armes à sous-munitions à l’Ukraine, en dépit de la législation américaine qui interdit quasi-inconditionnellement la production, l’usage ou le transfert de ce type d’armement.
« Cela a été une décision très difficile pour moi », a déclaré le président Biden dans une interview à CNN vendredi, en précisant en avoir discuté au préalable avec les pays alliés et le Congrès américain. « Les Ukrainiens sont à court de munitions », a-t-il dit. Interdites par la convention internationale d’Oslo de 2008 (qui ne compte ni la Russie, ni l’Ukraine, ni les États-Unis parmi ses 113 signataires), ces armes, aussi appelées bombes à fragmentation, sont particulièrement meurtrières. Elles sont composées d’un contenant (un obus, par exemple) qui, lorsqu’il explose, projette une multitude de charges explosives, appelées sous-munitions, qui s’abattent alors sur une large zone.
Le sous-secrétaire à la défense, Colin Kahl a précisé que le programme comprendra des obus d’artillerie de 155 mm à sous-munitions. Fréquemment, une partie des projectiles largués n’explose pas, devenant ainsi des mines terrestres pouvant mettre jusqu’à des années avant de se déclencher. Selon le Comité International de la Croix Rouge, la grande majorité des victimes de ces dernières sont des civils. Selon la dernière étude sur le sujet publiée par le Pentagone, au moins quatre des 72 sous-munitions larguées par chaque obus M864 n’explosent pas immédiatement après s’être abattues au sol.
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