Perdu ! La justice a débouté hier un ingénieur à la retraite qui réclamait plus d’un million d’euros à la Française des Jeux (FDJ), l’accusant d’avoir manipulé le hasard dans ses jeux de grattage.
Robert Riblet, 67 ans, a été condamné à verser 10 000 euros de dommages et intérêts à la FDJ ainsi que 10 000 euros supplémentaires au titre des frais de procédure. L’homme va faire appel de la décision.
Après avoir mené une enquête de trois ans, durant laquelle il a rencontré quelque 1 500 détaillants et dépensé environ 33 000 euros en jeux Vegas, Blackjack et consorts, le plaignant soutient que la détermination et la répartition des gains n’ont rien d’aléatoire.
Il s’était aperçu que les tickets n’étaient pas répartis au hasard, mais par livrets de 50. Dans trois livrets sur quatre, il n’existait qu’un seul « gros lot » supérieur ou égal à 20 euros, les autres tickets étant soit perdants soit porteurs de montants « dérisoires », avait-il dénoncé.
Une fois le « gros lot » remporté, les tickets continuaient d’être vendus, ce qui constitue, selon lui, une « rupture d’égalité » entre les joueurs.
D’après lui, le système a donné lieu à des dérives, certains buralistes et joueurs augmentant leurs chances de gagner en ne piochant plus dans les livrets ayant déjà fourni le précieux ticket.
« Une décision scandaleuse »
Mais la 6e chambre civile du tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre a estimé que le plaignant n’avait pas apporté la preuve que le rôle du hasard avait été faussé par la FDJ.
« C’est une décision scandaleuse. La justice a botté en touche pour éviter un gros scandale », a réagi Robert Riblet, annonçant qu’il allait faire appel du jugement. Parallèlement, il attendait maintenant les suites du volet pénal de l’affaire pour lequel une instruction est en cours. Dans ce cadre, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a aussi porté plainte mettant en cause l’intégrité de la FDJ.
Réagissant la décision du tribunal de Nanterre, la Française des Jeux souligne, elle, qu’elle « respecte la loi et tous les textes concernant l’intégrité de ses jeux à gratter ». L‘entreprise publique détenue en majeure partie par l’Etat, a enregistré l’an passé un chiffre d’affaires record de 12,1 milliards d’euros, dont près de la moitié grâce à une vingtaine de jeux de grattage, comme Vegas, Blackjack et Cash.