Ce ne serait pas seulement 600 000 euros mais 15 millions que Jérôme Cahuzac a tenté de placer en Suisse, selon des informations de la RTS obtenues auprès de sources bancaires.
Selon les informations de la RTS, l’ancien ministre du Budget français Jérôme Cahuzac aurait tenté de déposer 15 millions d’euros à Genève dans un établissement de gestion financière, en 2009.
L’établissement aurait refusé, par crainte de complications ultérieures, Jérôme Cahuzac étant une personnalité exposée politiquement, selon les sources bancaires recueillies par la rédaction de la RTS.
Transfert vers Singapour
En 2009, comme la Suisse se déclarait prête à accorder l’aide judiciaire en cas d’évasion fiscale, Jérôme Cahuzac a estimé que sa situation à Genève devenait dangereuse. Cherchant un moyen de mieux cacher ses avoirs, il a finalement demandé à Reyl et Co, son gestionnaire depuis 1993, de transférer les fonds sur un compte "omnibus" à Singapour, auprès de la filiale de la banque Julius Baer.
Concernant les montants actuels connus par la justice, le procureur genevois Yves Bertossa estime que "la documentation saisie tend à confirmer les explications de Jérôme Cahuzac", qui faisait état, dans ses aveux publics, d’une somme de 600 000 euros.
Si elle se confirme, la somme de 15 millions indique que des sommes plus importantes auraient été déposées ou transférées par Genève dans les années précédentes. Le montant de 15 millions correspond au chiffre déjà donné par Edwy Plenel, le co-fondateur de Mediapart, selon des sources du site d’information qui avait révélé l’affaire.
Un certificat fiscal falsifié
Les révélations sur le volet suisse de l’affaire Cahuzac se multiplient depuis une semaine. L’enquête d’Agathe Duparc pour la RTS et le Monde a révélé que c’est Philippe Péninque, un ami de longue date de Jérôme Cahuzac, qui a ouvert pour lui un compte à l’UBS en 1992.
Par ailleurs, l’ancien ministre français du Budget aurait trompé la banque Julius Baer, en fournissant un "certificat fiscal falsifié", écrit le Tages Anzeiger, citant ses propres sources.