Incroyable ! Une émission de télé où les invités écoutent Soral, admettent qu’il a raison, plaisantent avec lui, reconnaissent son talent d’écriture, son sens de la formule... Est-ce un mirage ? Sommes-nous bien sur Terre ?
Oui mais en 2003, le 26 janvier pour être précis, dans l’une des dernières émissions qui pouvait bafouer les lois de la bien-pensance qui allait tout écraser, débats, pluralisme, liberté d’expression.
Nous sommes chez Paul Wermus, dans Piques & Polémiques (2000-2004), un talk-show hebdomadaire diffusé sur France 3 Paris Île-de-France, c’est dire la faible audience. Pourtant, ses émissions seront regardées et courues, et passeront en « national ». Aujourd’hui, 16 ans plus tard, elles passent pour surréalistes. On pouvait y débattre de tout sans hurler à l’« antisémitisme » ou à la « haine », ces bloqueurs de pensée, et cela permet de mesurer le chemin – le mauvais chemin – parcouru.
Le débat du 26 janvier 2003 sera d’ailleurs très actuel, puisqu’on y parlait communautarisme, communauté gay, francs-maçons et lobby juif ! Doublement incroyable. Alain Soral venait de sortir son premier opus des Abécédaires, Jusqu’où va-t-on descendre, le livre fera le délice des lecteurs et de l’élite, qui se verra dans un miroir pas vraiment déformant.
Wermus résume le topic : « Est-ce que les gays constituent un réseau d’entraide, un groupe de pression, copinage, lobby, piston, renvoi d’ascenseur ? »
Les invités présents ce dimanche sont tous gays, sauf Soral et Wermus. Il s’agit de Jean-Luc Romero, le lobbyiste gay de droite (il passera ensuite à gauche), même s’il s’en défend (du lobbyisme, pas de l’homosexualité) ; Thomas Doustaly, à la tête du magazine Têtu, donc très proche de Pierre Bergé, qui tient le mensuel gay chroniquement déficitaire à bout de bras ; Henry-Jean Servat, auteur et admirateur d’Adjani, chroniqueur mondain de Paris Match et dent dure contre les hypocrites ; Jacques Collard, homme de théâtre et de restaurants, associé entre autres avec Jean Marais puis Jean-Claude Brialy ; et enfin Henri Maurel, le patron de Fréquence Gaie, alias Radio FG. Un bon parterre bien déluré qui n’a pas sans langue dans sa poche.
« Se faire enculer est-il de gauche ou de droite », lance Soral à 6’28, et tout le monde de rire. Ah, c’était une autre époque ! D’ailleurs, même les invités sur place ont changé, et surtout Romero, qui est devenu très communautaire sur le modèle de la communauté de lumière. Le conseiller régional d’Île-de-France vient en effet, après le dernier samedi d’action, d’accuser un Gilet jaune (un seul) d’avoir tenu des propos homophobes contre lui. Voici ces propos :
« Alain Soral a raison et que les pratiquants de Sodome et Gomorrhe comme [moi] devraient être brûlés et exterminés »
Je viens de me faire violemment prendre à partie au métro #Bastille par un #giletjaune prétendant que Alain Soral a raison et que les pratiquants de Sodome et Gomorrhe comme moi devraient être brûlés et exterminés ! Beau retour à #Paris ! L’#homophobie quotidienne ... #LGBTQI pic.twitter.com/YsGYSbLoHW
— Jean-Luc Romero (@JeanLucRomero) 6 juillet 2019
Aujourd’hui, en pleine période maccarthyste LGBT-sioniste, il suffit de prononcer le mot « Soral » pour passer illico dans la lumière. Aussitôt, caméras et micros se tendent. Le système politico-médiatique a besoin d’un bouc émissaire et tous ceux qui veulent leur piécette de célébrité s’y mettent. Il a bien changé, le Jean-Luc, qui se défendait de tout communautarisme ! Lui qui faisait pleurer dans les chaumières avec sa séropositivité est toujours là...
Romero a retourné sa veste et joue à fond le rôle que les élites proposent au lobby gay : celui d’une communauté victimaire dont la souffrance vaut toutes les souffrances, sauf celle des Élus, bien entendu. La souffrance des Français, des Gilets jaunes, des pauvres ? Qu’elle aille se faire enculer. Pardonnez notre langage : c’est en substance le discours que tiennent les élites aujourd’hui.