On commençait à s’inquiéter sérieusement, on était à deux doigts de déclencher le plan Alerte Enlèvement. On n’avait plus de nouvelles de Papacito, depuis qu’il avait été enlevé par les nationaux-sionistes pour allumer quelques départs de feu comme le préconise Zemmour. On le retrouve en bonne santé face à Martial Bild, l’animateur en chef de TV Libertés, à essayer de justifier tous les gros mots qu’il a proférés. Quand on dit beaucoup de bêtises, nécessairement, si l’on est un personnage public, on rame ensuite beaucoup.
Bild : « Alors tous les chapitres commencent par la notion FDP qui veut dire quand même “fils de pute” et se terminent par “enculé va”... »
Papacito : « Ouais, parce que je pense, je pense que là, alors déjà il faut différencier ce qui est vulgaire et ce qui est grossier. Moi je pense que mon livre est grossier, je pense pas qu’il soit vulgaire. Parce qu’en fait la vulgarité ce n’est pas, elle se, elle se, elle se sépare de toute forme d’élégance, or je pense que ce livre a quand même des élégances. Il est grossier mais il a des élégances donc il tombe pas dans la vulgarité. »
Pour ce qui est de la tyrannie éclairée, c’est du niveau de Soral. Pour le reste, il va falloir bosser un peu le concept... Heureusement, il reste la vanité, qui pointe le bout de son nez à 2’20 :
« J’estime que je fais honneur à la culture française que moi j’aime quand je fais un petit peu de sublime et un petit peu de trivial. Je pense que c’est ça le creuset de la culture française. »
Le résumé de ses presque 40 minutes d’interview par le site de TV Libertés :
« Ecrivain, vidéaste, créateur du célèbre blog “FDP de la Mode”, Papacito est l’invité exclusif de TV Libertés. Hésitant entre écrire et tuer des gens, il a pris la raisonnable décision de publier un essai au vitriol intitulé “Carnets de guerre”. Dans une critique approfondie de la société française, il fait l’éloge du virilisme et flingue “les mecs qui puent la fragilité”, les gauchistes, la racaille perdue, Aymeric Caron, Yann Barthès et les islamistes salafistes. Son but : “Écarter le maximum de connards de la prise de décision”. Et sa volonté : “Prôner un système efficace qui fait régner l’ordre de Dieu sans en discuter pendant deux mois dans un hémicycle républicain maçonnique.” Le ton est abrupt, grossier sans être vulgaire. Papacito entre engagement et provocation. Passionnant ! »
- Papacito, malgré le désir de violence qui l’habite, reste sage devant Martial
En radio, quand c’est les vacances et que les principaux animateurs sont partis au Cap Ferret ou à Formentera, on donne leur chance aux jeunes ou à ceux qui clivent, on teste les nouvelles émissions et les chroniqueurs aux crocs longs. On se fout de l’audience parce qu’il n’y en aura pas, donc tout est permis.
On a l’impression que TV Libertés va tester quelques olibrius cet été. Mais ne jetons pas la pierre à Papacito, qui a une bonne verve et qui correspond à l’esprit français, même s’il a du sang espagnol. Ensuite, les choses se compliquent avec la politique, qui tend pas mal de pièges aux petits colonels Custer qui veulent en découdre. Mais il y a un progrès : avant, Papacito voulait dézinguer les « fragiles » avec son pote Raptor ; aujourd’hui, il écrit un livre, qu’il pense être plus « violent » que des coups de poing. C’est vrai, qu’on pense seulement aux Évangiles, au Capital ou au Goulag, ces trois opus ont mis une gifle à la Terre entière, ou presque. Mais il faut les écrire et là, c’est une autre paire de manches, et on met manche au pluriel.
Toujours est-il que malgré ses envies d’en découdre, Papacito est très poli, très propre sur lui, et qu’il ne dit pas de gros mots devant le bourgeois qui le reçoit dans son salon. C’est à cela qu’on distingue les vrais anars des faux : certains le sont à mi-temps, d’autres à plein temps.