Deux semaines après l’attaque terroriste du Hamas en Israël, et alors que les actes antisémites se multiplient en France, le comédien Philippe Torreton prend la parole. Dans un texte intitulé « Je suis juif », publié mercredi sur LinkedIn, l’acteur de Félix et Lola dénonce le manque de réaction face à cette attaque islamiste et à la recrudescence de la haine anti-juifs. (BFM TV)

Si le grand comédien français ne cherche pas forcément du travail – c’est une blague –, il a bien dit « je suis juif ». Cela peut avoir deux sens : soit il est juif, parce que sa maman l’est, soit il ne l’est pas, mais il se sent solidaire des juifs depuis le 7 Octobre, et il fait ce qu’on appelle une Charlie, une déclinaison de « Je suis Charlie ».

Le texte poignant de Fifi

« Il y a quelques années nous arborions “Je suis Charlie” les yeux pleins de larmes et nos cœurs en noir. Nous fûmes alors des millions et ce slogan se déclina partout sur les murs de nos villes en d’immenses placards publicitaires.

Je cherche, je cherche et je ne vois rien. Pas de pancartes, pas de slogans rassembleurs, pas de cortèges immenses, de mot d’ordre, pas de concerts, rien ou si peu.

Si, en fait, pardon. Je vois des graffitis antisémites qui se peignent tout en lâcheté sur les murs de nos villes. Je vois des circonvolutions langagières n’arrivant pas à dénoncer l’horreur, je vois le cynisme et le clientélisme politique d’extrême-gauche bégayer, je vois la honte européenne se refaire une santé plus de 80 ans après son dernier triomphe, je vois Alzheimer déchirer les pages de nos livres d’Histoire et Parkinson nous empêcher de frapper du poing sur les pupitres bruxellois et new-yorkais.

Je vois finalement un petit pays se dresser seul contre la barbarie islamiste. Alors je le dis au nom de la France combattante et résistante qui a vu naître Zola, au nom de ces “vingt et cent” au nom de “ces milliers” que chantait Ferrat qui voulait comme je le veux aujourd’hui que ses enfants sachent qui vous étiez : je suis juif. »

Le problème, c’est qu’avec ce hashtag, Philou se retrouve du côté des extrémistes Bruno Attal, BHL ou Julien Dray.

Je suis Juju ?

Dray, le gros monsieur [C’est pour les jeunes qui ne le connaissent pas, NDLR] qui a lancé SOS Racisme pour le PS il y a 40 ans et qui dit des gros mots, tente de sauver l’image d’Israël sur Twitter. Las, il est un peu seul, tant les massacres de l’armée israélienne à Gaza ont dépassé, en proportion, les 900 morts israéliens ou juifs (car il y avait des binationaux) du 7 Octobre. Officiellement, plus de 3 000 enfants palestiniens sont déjà morts sous les bombes à Gaza, et ce n’est pas une fake news du type « bébé israélien au four ».

Julien, qui n’a pourtant aucune existence politique officielle, réapparaît dans les médias mainstream. On peut l’entendre à partir de 4’12 évoquer le sort de ces jeunes qui ont lancé le tube de la ligne 3 : lui qui avait pourtant une véritable attirance (politique) pour les jeunes de banlieue, veut maintenant à nouveau les remodeler idéologiquement.

Il semble que le logiciel « SOS Racisme », qui devait faire des petits Français issus de l’immigration de bons électeurs socialistes, ait légèrement bugué. En effet, 40 ans plus tard, les créatures de Julien chantent « Nique Israël », et « vive la Palestine ». Le plan Dray a pris un coup dans l’aile, comme lui des dizaines de kilos.

« On peut les mettre en prison, mais il faut reprendre en main ces jeunes, reprendre en main d’un point de vue éducatif, c’est là où le travail d’intérêt général est utille, faut les envoyer dans des Restos du Cœur, faut les envoyer dans des associations [CRIF ou LICRA ?], faut qu’ils comprennent ce que c’est que la solidarité, le respect des êtres humains. »

Juju, comme l’appelaient affectueusement ses amis du PS, ne veut pas seulement mettre les petits chanteurs en prison, mais les rééduquer politiquement. Selon nous, c’est pas gagné. Et puis, le PS l’a désavoué : ce qui reste du grand parti des années 80 a annoncé sa participation à la manif pro-Palestine de samedi 4 novembre 2023 à Paris ! Si ça c’est pas une grosse claque dans la gueule de Dray, on sait pas ce que c’est. Les gens au langage châtié diront plutôt un désaveu, mais nous, on manque de vocabulaire, on est des idiots, c’est l’essayiste Abnousse Shalmani, interrogée par Le Figaro, qui le dit :

Pour Torreton, être dans le camp de Dray peut s’avérer difficile, humainement parlant. Nous avons retrouvé un exemple de la tolérance légendaire de Julien.