Dieudonné s’est rendu au tribunal correctionnel de Paris afin de répondre des accusations d’« apologie du terrorisme » suite aux plaintes d’associations qui se sont constituées parties civiles.
L’humoriste avait posté sur Facebook le 11 janvier : « Sachez que ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly » et qualifié les manifestations organisées contre le terrorisme d’« instant magique égal au Big Bang qui créa l’Univers ». Ce message, qui n’est resté que trois jours en ligne, a été présenté par les plaignants comme un « soutien sans ambiguïté au terrorisme antijuif ».
Face à la 16e chambre, il s’est expliqué sur la phrase polémique : « C’était une expression qui était en gestation dans ma recherche de paix. » Il a déclaré : « Bien évidemment je condamne sans aucune retenue et sans aucune ambiguïté les attentats », et indiqué avoir voulu participer à la marche parisienne de soutien aux victimes du terrorisme mais n’avoir reçu aucune réponse du ministère de l’Intérieur, que ses avocats avaient sollicité. Dieudonné s’était finalement rendu à une manifestation près de son domicile :
« J’ai senti beaucoup d’émotion ce jour-là. Je me sens Charlie évidemment. Je me suis senti concerné par cette marche et exclu par les services de police de cette marche. Je me sens traité comme un terroriste. Je suis traqué dans chacune de mes répliques. »
Dieudonné encourait sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende. Ses déclarations n’ont pas convaincu le procureur Annabelle Philippe (qui avait réclamé de la prison contre Alain Soral dans le procès l’opposant à Frédéric Haziza en octobre 2014), qui a parlé de « phrase volontairement ambiguë » et a ajouté :
« Il sait qu’il va créer le buzz [...] et il sait pertinemment comment il va être reçu. Il sait parfaitement jouer des mots, c’est son métier. Il tient des propos qui sont toujours volontairement provocateurs et toujours faussement ambigus. C’est un multirécidiviste des abus de la liberté d’expression. »
Elle a requis 200 jours-amende à 150 euros, soit 30 000 euros, contre le comique. S’il ne paye pas ces sommes, elles seront transformées en une période d’incarcération. L’audience a été mise en délibéré ; la décision sera rendue le 18 mars.