Au Japon, la première assistante-hologramme virtuelle répond aux besoin d’une génération d’hommes solitaires enfermés dans un monde où l’intelligence est artificielle. L’innovation est une avancée technologique mais une régression sociologique.
C’est donc cela la vie de l’homme pressé individualiste et ultra-connecté de demain ? Quand notre espèce en est réduite à préférer une femme en hologramme comme partenaire de quotidien, le rôle pernicieux de l’innovation technologique se pose. Doit-elle dépasser la fatuité de la seule réponse de l’offre à la demande ? Doit-elle, au lieu de le conforter dans ses racines pourries, dénoncer un besoin pathétique, celui qui reflète la solitude de ces moutons en costard-cravate qui bondent les métros et les bus des mégalopoles du monde entier ? L’arrivée sur le marché japonais de l’assistante virtuelle, Azuma Hiraki, ouvre le débat.
Azuma a 20 ans, elle aime les donuts, déteste les insectes et rêve de « devenir la compagne des gens qui travaillent dur », dixit son site officiel. Elle peut allumer à distance les appareils électriques connectés, gérer la consommation d’eau ou d’électricité, et même surfer sur le web et envoyer des emails à la demande. Elle vous conseille également de prendre un parapluie avant de partir au boulot, vous textote pour vous dire de rentrer plus tôt, que vous lui avez manquez. Elle vous appelle même « chéri » quand une fois rentré chez vous, vous vous précipitez devant son cylindre transparent pour la regarder. Malgré ses traits de caractère et ses capacités fonctionnelles, Azuma est donc un hologramme, une première dans son genre.
Conçue par la société japonaise Vinclu, présentée comme un appareil ménager pour smart home doublé d’une femme virtuelle pour mâles solitaires, l’assistante se présente en 3D grâce à son boîtier, Gatebox, qui utilise la technologie holographique.