D’un point de vue technique, la crise de la zone euro pourrait être résolue, estime Wolfgang Münchau dans le Financial Times. La solution pourrait faire appel à :
Des obligations européennes émises dans le cadre d’une union fiscale.
Une extension des pouvoirs de la Banque Centrale Européenne (BCE), pour lui permettre de procéder à des rachats massifs d’obligations souveraines
Le renforcement du Fonds Européen de Stabilité Monétaire (FESF), en le dotant de la capacité à emprunter des fonds de la BCE
Le FESF pourrait émettre des sortes des titres de créance avec un escompte
Certains ont même proposé de transformer le FESF en une compagnie d’assurance.
Dans tous les cas, il faudrait renforcer sa capacité financière, pour lui permettre d’intervenir bien au-delà des 440 milliards de dollars de son enveloppe actuelle.
Mais depuis le début, la crise de l’euro a plus été envisagée sous le prisme politique, plutôt qu’économique, et le débat, au lieu de se concentrer sur ce qu’il était possible de faire, s’est constamment fixé sur ce qui ne l’était pas. Les dirigeants européens ont toujours été en retard dans leurs décisions.
Alors que le monde discute des mesures à prendre pour déjouer une crise mondiale, ils en sont toujours à discuter des changements mineurs apportés au FESF décidés le 21 juillet dernier. Cela va continuer, d’autant plus que désormais, le Bundestag a son mot à dire, et qu’il devra voter chaque décision prise dans le cadre de l’Europe. En Allemagne, Angela Merkel devrait faire plus pour l’Europe que répéter inlassablement que l’échec de l’euro signifierait la fin de l’Europe. Elle doit accepter de mettre son avenir politique dans la balance.
Les dirigeants européens ont maintenant 6 semaines pour prendre les décisions décisives, décider que faire pour la Grèce, recapitaliser le secteur bancaire, renforcer le FESF, pour convaincre durablement les marchés financiers. Mais si l’on s’en tient à leurs réalisations passées, il est difficile d’imaginer qu’ils obtiendront le soutien de leurs électeurs. « Jamais je n’ai vu les politiciens de l’Europe avoir aussi peur que lorsque je les ai vus la semaine dernière à Washington », conclut Wolfgang Münchau.