Que va devenir la Villa Maïtou, maison de Louis-Ferdinand Céline à Meudon, dans les Hauts-de-Seine, après le décès de sa veuve et son achat par un particulier ? Certains comme l’ancien ministre de la Culture Jack Lang plaident pour sa préservation, d’autres comme l’animateur Stéphane Bern craignent d’en faire un « lieu de pèlerinage ».
« La maison de Céline doit être inscrite à l’inventaire du patrimoine », déclare à l’AFP Jack Lang, qui avait entamé des démarches infructueuses en ce sens dès 1992. Pour Stéphane Bern, chargé de la mission patrimoine par le président Emmanuel Macron, « l’œuvre de Céline mérite d’être lue ».
« Mais sa vie est plus controversée et il faudrait éviter que cela devienne un lieu de pèlerinage pour ceux qui veulent récupérer l’auteur à des fins polémiques », ajoute l’animateur de Secrets d’Histoire.
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Havre de paix
Céline, disparu en 1961, et son épouse Lucette, qui vient de s’éteindre à 107 ans, se sont installés dans la Villa Maïtou, à Meudon, en 1951. Rejeté par le milieu littéraire, l’auteur trouve dans ce pavillon de style Louis-Philippe le havre nécessaire à l’écriture de trois chefs-d’œuvre : D’un château l’autre (1957), Nord (1960) et Rigodon (1969, posthume). Cette trilogie lui permet de retrouver l’audience de Voyage au bout de la nuit et Mort à crédit. C’est là qu’il reçoit Marcel Aymé, Roger Nimier, Michel Simon ou Arletty.
« Jack Lang voulait la classer, le préfet a refusé », résume François Gibault, avocat de la famille de Céline et président de la Société d’études céliniennes. L’État a laissé l’année dernière la veuve de Céline vendre en viager la maison – restaurée après avoir brûlé en 1968. « Le ministère de la Culture m’a dit qu’il ne voulait pas l’acheter, précise le conseil. Le nouveau propriétaire en fera ce qu’il voudra ».
« Il n’y a à ce jour pas de protection au titre des monuments historiques envisagée » (Jean-Michel Loyer-Hascoët, adjoint au directeur de la Direction des patrimoines du ministère)
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Pour David Alliot, de la Société d’études céliniennes, « la maison mériterait d’être protégée » [...] Pourquoi pas en faire une résidence d’écrivain ? » Or, sans protection, la maison pourrait être condamnée, bien que Maître Gibault estime que son propriétaire actuel « s’en occupera bien ».
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