Ce n’est pas une grande victoire mais c’est quand même un coup d’arrêt à la chasse aux sorcières lancée depuis plusieurs mois contre CasaPound et tous ceux qui lui sont proches.
Dans les derniers jours de 2011, la presse communiste, vite relayée par l’ensemble des gros médias, avait fait son procès à Mario Vattani (photo) , consul général d’Italie à Osaka. Ce diplomate au parcours irréprochable et à la compétence hors de cause, avait été jugé coupable d’animer – en privé et sous un pseudonyme – un groupe de musique alternative, SottoFasciaSemplice, et de s’être même produit une fois – une seule fois – à un concert organisé par CasaPound.
Le ministre des Affaires étrangères, Giulio Terzi di Sant’Agata, avait engagé une procédure disciplinaire contre Vattani et, sans même en attendre la conclusion, l’avait rappelé d’autorité en Italie, le 21 février. Les médias avaient titré sur « le rappel définitif du consul fascio-rock » : « Vattani, s’était réjouie La Repubblica, n’est plus consul d’Italie à Osaka ». Le ministre, membre d’un gouvernement dont pas un membre n’est élu, avait voulu jouer les paladins de la démocratie : « L’apologie du fascisme, avait-il déclaré avec grandiloquence, n’est pas compatible avec la tradition de la diplomatie italienne ».
Sûr de pouvoir tout se permettre, le gouvernement de la Goldman Sachs avait oublié qu’il reste quand même en Italie quelques vestiges d’un État de droit. Le tribunal administratif vient de suspendre le rappel de Vattani jusqu’à la réunion de la commission paritaire du ministère chargée d’examiner son cas, le 4 avril prochain. Le tribunal a motivé sa décision en déclarant que les droits de Vattani devaient être respectés et que – contre les arguments du ministre – « il est exclu que l’intérêt public puisse subir un préjudice irréversible si le rapatriement du requérant est différé ». Reste maintenant à voir si le ministre, qui se vante tellement d’être antifasciste, va se décider à respecter la loi.