Israël a approuvé un plan visant le doublement de la population des colons dans le plateau du Golan, qui représentent actuellement 25 000 personnes. Naftali Bennett a affirmé la souveraineté israélienne sur ce territoire pourtant disputé.
Le gouvernement israélien a approuvé ce 26 décembre un plan visant à doubler le nombre de colons dans le Golan occupé, une zone stratégique prise à la Syrie en 1967 et annexée il y a 40 ans. « Le gouvernement a voté en faveur d’un plan inédit d’investissement dans le Golan afin d’y doubler la population israélienne », a annoncé le Premier ministre Naftali Bennett dans un communiqué.
À l’issue d’un Conseil des ministres tenu exceptionnellement sur le plateau du Golan, le gouvernement a donné son accord à ce plan dont le coût s’élèvera à un milliard de shekels (environ 280 millions d’euros).
Selon le plan, 7 300 unités de logement seront construites dans les cinq ans à venir dans les colonies existantes, ainsi que deux nouvelles colonies, Assif et Matar, accueillant 6 000 maisons. Cela devrait permettre d’ajouter au total 23 000 habitants israéliens à la population actuelle du Golan.
Environ 25 000 colons israéliens vivent aujourd’hui sur le plateau du Golan aux côtés de quelque 23 000 Druzes, qui se revendiquent pour la plupart syriens tout en ayant le statut de résidents en Israël.
Le plan comporte aussi des investissements dans les infrastructures, dans les systèmes médicaux et éducatifs, ainsi que des aides pour les agriculteurs et les industriels.
Destination très prisée pour les vacances par les Israéliens, le plateau du Golan abrite de nombreuses attractions, qui seront soutenues par les autorités, qui veulent renforcer cette région.
« Le besoin de renforcer, de développer et d’habiter cette région nous est commun », a affirmé Naftali Bennett, qui est à la tête d’une coalition hétéroclite (droite, centre, gauche, arabe).
« Le Golan est israélien », affirme Bennett
Le plateau du Golan, conquis par Israël à la Syrie lors de la guerre de 1967 a été annexé le 14 décembre 1981. Il constitue un territoire stratégique pour les deux pays, qui sont toujours techniquement en guerre. Riche en eau, il surplombe la Galilée et le lac de Tibériade du côté contrôlé par Israël et la route vers Damas du côté syrien.
En mars 2019, l’ancien président américain Donald Trump avait signé un décret reconnaissant officiellement la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, une décision en rupture avec la position des États-Unis depuis des décennies. La Syrie avait alors dénoncé une « atteinte flagrante » à sa souveraineté.
« Il va sans dire que le plateau du Golan est israélien », a affirmé ce 26 décembre Naftali Bennett, soulignant « l’importance » de « la reconnaissance de [Donald] Trump et le fait que l’administration de Joe Biden ait clarifié qu’il n’y avait pas de changement de cette politique ».
En février dernier, le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait déclaré que le Golan était « très important pour la sécurité d’Israël », mais que « les questions de légalité [étaient] d’un autre ordre ». En juin 2019, une nouvelle colonie a été inaugurée sur la partie du plateau du Golan annexée, baptisée « Ramat Trump » (la « colline Trump » en hébreu) en l’honneur de Donald Trump.