Alors que des rumeurs font état d’une possible offensive d’Israël cet été au Liban, et que Tsahal évalue à plus de 40.000 le nombre des roquettes dont disposerait le Hezbollah, le front de défense passive, se prépare au pire.
Le front israélien de défense passive élabore en ce moment même un plan d’évacuation massive pour parer à l’éventualité de tirs de roquettes du Hezbollah désormais susceptibles d’atteindre tout le pays. Le plan sera étudié dans le cadre de l’exercice national de défense passive, qui aura lieu la semaine prochaine.
Les officiers israéliens se préparent à toute sorte de scénarios de guerre, incluant des tirs massifs de roquettes à l’intérieur même du territoire Israélien. Les autorités présument que des roquettes pourraient être tirées sur la frontière nord, ainsi que Tel Aviv et sa grande périphérie.
Des bases militaires pourraient elles aussi représenter des cibles potentielles.
Récemment le président israélien Shimon Peres a accusé Damas de fournir des missiles Scud au Hezbollah et les Etats-Unis ont réagi en se déclarant "de plus en plus inquiets" de cet éventuel transfert.
Dans l’éventualité d’une guerre, l’Etat évacuerait les civils uniquement présents dans les zones à risque comme la frontière nord qui pourraient subir les plus lourds bombardements. Le plus gros défi consisterait alors à assister les civils quittant leur logement de leur propre initiative.
C’est d’ailleurs l’idée centrale du plan : établir une gestion efficace des départs volontaires de civils dans l’urgence, et éviter la désorganisation dont on fait preuve les autorités lors de la guerre du Golfe et la deuxième guerre du Liban.
Des centaines de milliers d’évacuations envisagées
Pendant la guerre du Golfe de 1991, les autorités avaient adopté des réactions ambivalentes vis à vis des personnes quittant leur foyer. Elles avaient même parfois condamné tout net cette attitude. Cette fois les autorités, préparées au phénomène, se doivent de le traiter.
"En 1991, les gens se rendaient au travail pendant la journée, et la nuit venue ils voulaient emmener leurs familles loin du centre du pays parce que la région du Centre était considérée comme zone à haut risque" explique un officier.
Mais à cette époque, seuls 42 missiles étaient tombés. Cette fois-ci, les scénarios évoquent des milliers de missiles et de roquettes qui pourraient s’abattre sur l’Etat hébreu dans le cadre d’une nouvelle confrontation avec le Hezbollah…
Lors de la seconde guerre du Liban en 2006 de nombreux habitants du nord sont partis pour le centre du pays ou les localités situées en Judée Samarie, alors hors de portée des missiles du Hezbollah à l’époque.
"Il sera impossible d’ignorer un tel phénomène à l’avenir. Nous allons devoir préparer des centaines de milliers d’évacuations en cas de guerre." Selon les estimations, 70 % des civils seraient en mesure de se débrouiller par leur propres moyens, contre 30 % de la population qui auraient besoin d’une aide organisée fournie par l’Etat.
Dans un document transmis au ministère de la Defense, le général Yair golan du commandement de défense passive, a suggéré les directives suivantes : L’Etat aura pour mission d’aider les autorités locales à accueillir les civils arrivant de 6 zones à haut risque. Un financement devrait être mis à disposition des autorités locales le nécessitant, des bâtiments publics constitueraient des abris de fortune, tandis que les autorités recevraient des volontaires, médecins et travailleurs sociaux expérimentés.
Yair Golan propose également que des listes de famille susceptibles d’accueillir des réfugiés fuyant les zones de combat soient dressées.
Les zones souterraines tel que les parkings seront aussi utilisées pour abriter les populations, tandis que des milliers de tentes seront installées dans les réserves naturelles et les bases militaires à risque modéré.
68 villes prendront ainsi part à l’exercice qui aura lieu la semaine prochaine.
Durant la dernière guerre du Liban (été 2006), le Hezbollah avait tiré plus de 4.000 roquettes contre le nord d’Israël, contraignant un million d’habitants à se terrer dans des abris ou à fuir vers le sud du pays.