Israël est satisfait des assurances données par le président américain Barack Obama sur le nucléaire iranien lors de la première journée de sa visite officielle à Jérusalem, a indiqué jeudi le ministre des relations internationales Youval Steinitz.
Le président (américain) s’est engagé fermement à agir contre le programme nucléaire iranien mais aussi à resserrer la coopération militaire, diplomatique et dans le secteur du renseignement entre les deux pays, a affirmé à la radio militaire M. Steinitz, chargé également du dialogue stratégique avec les États-Unis.
Le président a également annoncé le début des discussions sur la prolongation de l’aide militaire américaine à Israël après 2017, a ajouté M. Steinitz.
Le président Obama a évoqué mercredi un nouvel accord-cadre de dix ans qui doit succéder à celui actuellement en cours, expirant en 2017, pour l’aide militaire américaine à l’État hébreu, qui dépasse aujourd’hui trois milliards de dollars par an.
"L’important est que cette aide à Israël n’est pas conditionnée à l’abandon par Israël du droit à l’autodéfense, de notre capacité à prendre des décisions en toute indépendance face à toutes les menaces, y compris la menace iranienne", s’est félicité le ministre israélien.
M. Obama a déclaré mercredi qu’il ne s’attendait pas à ce qu’Israël s’en remette à Washington en cas de frappe contre l’Iran, lors d’une conférence de presse commune avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem.
"Je ne m’attends pas à ce que le Premier ministre (Netanyahu) prenne une décision sur la sécurité de son pays et s’en remette pour cela à n’importe quel autre pays", a estimé M. Obama.
"Mais j’ignore si les Israéliens vont prendre une telle décision", a-t-il ajouté, relevant que la relative proximité géographique de l’Iran expliquait les différences de perspective sur la menace iranienne entre Israël et son allié américain.
La radio publique a estimé que Benjamin Netanyahu et le président Obama avaient conclu un marché aux termes duquel le Premier ministre a affirmé pour la première fois de façon claire qu’il croyait dans l’engagement du président américain de ne pas permettre à l’Iran de se doter de l’armée nucléaire.
En échange, le président américain a reconnu qu’Israël avait le droit de se défendre, a ajouté le commentateur politique de la radio.
La radio militaire, en revanche, a décelé des différences sur le dossier iranien : Benjamin Netanyahu aurait souhaité une accélération des sanctions américaines contre Téhéran, a assuré la radio.
En novembre dernier, le Premier ministre israélien s’était déclaré prêt, s’il le faut, à déclencher une attaque contre les sites nucléaires iraniens après avoir échoué à convaincre la précédente administration Obama de fixer à Téhéran une ligne rouge à ne pas franchir dans son programme nucléaire.
Les puissances occidentales soupçonnent l’Iran de chercher à acquérir la maîtrise de l’arme atomique sous couvert d’un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément.
Selon la presse israélienne, l’opération de séduction lancée par le président Obama pour conquérir le cœur des Israéliens a jusqu’à présent réussi.
"Une plaisanterie, une gentille taquinerie, quelques mots en Hébreu et nous (Israéliens) voilà immédiatement remplis d’amour", ironise l’éditorialiste Sima Kadmon dans le quotidien Yédiot Aharonot. Selon elle, Obama a bien compris que ni lui ni aucun autre président américain ne peut faire pression sur Israël sans qu’il y ait une relation de confiance, d’amitié et de compréhension.
Le journal "Maariv" estime néanmoins qu’il n’y pas de cadeaux gratuits ni de gestes désintéressés de la part du président Obama.