Au terme d’une nuit orageuse au Parlement israélien, la loi d’annulation du caractère raisonnable des lois a été adoptée mardi, en première lecture, par une majorité de 64 députés.
Réforme judiciaire en Israël : des dizaines de personnes ont installé des tentes de la "démocratie" sur la route d'Herzliya après que le gouvernement a adopté en première lecture le projet de loi supprimant "la clause de raisonnabilité" pic.twitter.com/zQgMzAV15P
— i24NEWS Français (@i24NEWS_FR) July 11, 2023
L’annonce du résultat du vote de ce volet controversé de la réforme judiciaire promue par le gouvernement a entraîné de vives protestations au sein du plénum de la Knesset. Des membres de l’opposition ont frappé sur les tables en scandant « La honte ! » (Bousha en hébreu). De leur côté, les députés de la majorité ont exprimé leur satisfaction en applaudissant longuement, saluant « la victoire de la démocratie ».
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S’exprimant juste avant le vote, le ministre de la Justice Yariv Levin a justifié le bien-fondé, selon lui, de l’abrogation de la loi :
« Une telle situation avec une Cour suprême qui juge les lois en fonction de ce qui est raisonnable à leurs yeux, leur position personnelle, subjective et politique – est une situation qui ne peut être acceptée. C’est une situation qui sape le fondement du régime démocratique. »
- Une députée de l’opposition expulsée de la Knesset, le 11 juillet 2023
De son côté, l’opposition dénonce au contraire une loi anti-démocratique.
« En pleine nuit, comme des voleurs, le gouvernement a fait passer l’annulation du motif de raisonnabilité. Il a prouvé que rien ne l’intéressait sauf les lois anti-démocratiques », a déclaré Yair Lapid. « Mais La lutte n’est pas terminée. Nous n’abandonnerons jamais les valeurs de l’État d’Israël. Des millions d’Israéliens descendront dans la rue demain avec le drapeau du pays pour dire : Nous n’abandonnerons pas. »
« La loi extrême d’abolition du caractère raisonnable des lois
est la clé qui peut ouvrir la porte à la dictature »
Les organisations de protestation contre la réforme ont affirmé pour leur part qu’avec ce vote, le pays était « engagé sur la voie de la dictature ».
« L’État d’Israël vit l’un de ses moments les plus difficiles. La loi extrême d’abolition du caractère raisonnable des lois est la clé qui peut ouvrir la porte à la dictature, car elle permettra la destitution du procureur, des nominations illusoires et plus tard la destruction complète de la démocratie israélienne. Il est temps d’agir. »
Signe de ces tensions extrêmes, des opposants à la réforme ont cherché à perturber le vote en s’introduisant dans le plénum de la Knesset, avant d’être refoulés par le personnel de sécurité du Parlement.
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