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Israël : la start-up nation au service du génocide

Deux enquêtes récentes ont révélé l’ampleur de l’usage de l’intelligence artificielle (IA) dans la guerre génocidaire menée à Gaza, mais aussi dans le contrôle de la population des territoires palestiniens occupés. Les start-up, souvent présentées comme un symbole de la modernité d’Israël, sont en réalité une partie intégrante du complexe militaire de ce pays. Une troisième enquête montre comment le géant américain Microsoft est partie prenante de cette stratégie de mort visant les Palestiniens.

 

« Une fois que l’on passe à l’automatisation, la génération des cibles échappe à tout contrôle. » Cette phrase qui révèle un emballement meurtrier des méthodes de l’armée israélienne a été prononcée par l’un de ses officiers ayant participé à l’opération « Glaive de fer » à Gaza, qui a suivi l’attaque du 7 octobre 2023. Elle illustre le rôle grandissant de l’Intelligence artificielle (IA) dans la stratégie génocidaire de Tel-Aviv.

Lors de ses interventions militaires, Israël a déjà eu recours à l’IA pour élaborer des processus d’identification des cibles. Mais, pour la première fois après le 7 octobre 2023, l’armée lui a délégué la responsabilité de leurs assassinats et l’autorisation d’élargir le cercle des victimes collatérales, comme l’a révélé une enquête du journaliste Yuval Abraham de +972 magazine, fondée en partie sur des documents obtenus par Drop Site News et menée auprès de sources militaires souhaitant garder l’anonymat.

 

Trente-sept mille cibles potentielles

Selon Yuval Abraham, l’usage de l’IA qui antérieurement n’était qu’un auxiliaire de fichage et de prise de décision s’est intensifié alors que la part de l’intervention humaine s’est restreinte. En 2021, l’actuel commandant de l’unité d’élite du renseignement israélien 8200, dans un manuel militaire au titre éloquent, « L’équipe humain-machine ou comment créer une synergie entre humain et intelligence artificielle qui va révolutionner le monde », évoquait la nécessité d’un programme de recueil des données et d’automatisation des décisions grâce à l’IA. Un tel projet est devenu opérationnel en 2024 sous le nom de « Lavender » (Lavande).

Dès que Lavender désigne un individu comme étant un militant du Hamas, ce repérage fait office d’ordre d’exécution, sans que soient vérifiées les données qui ont conduit la machine à cette conclusion. En faisant abstraction de leur rang ou de leur grade, l’IA a sélectionné 37 000 Palestiniens selon le principe des « traits » communs aux membres du Hamas et du Djihad islamique, l’armée assumant le risque que cette similarité l’induise en erreur et que le programme désigne des policiers, des membres de la défense civile, des parents de militants, des homonymes comme cibles potentielles. C’est exactement ce qui est arrivé.

Précédemment, l’assassinat d’une seule personne était conditionné par un processus d’identification qui permettait de s’assurer que celle-ci était bien un officier de haut rang de la branche militaire du Hamas, les seuls susceptibles d’être bombardés à leur domicile. Lorsque ce processus a été délégué à l’IA, la phase de vérification de l’identité du suspect a été réduite à une poignée de secondes avant que ne soit déclenché un tir d’élimination.

Lavender a donc joué un rôle déterminant dans l’usage intensif des bombardements, en particulier pendant les premières phases de la guerre durant lesquelles les officiers, couverts par leur hiérarchie, n’ont pas été tenus de vérifier les critères de choix de la machine (bien qu’elle se trompe dans 10 % des cas), s’assurant seulement que la cible était un homme puisque le Hamas et le Djihad islamique n’ont pas recours à des combattantes.

Un fonctionnement qui a conduit l’armée israélienne à tuer quelques 15 000 Palestiniens au cours des six premières semaines de son intervention à Gaza. Ce carnage s’est interrompu non pas pour des raisons morales, mais par peur de manquer de bombes. Une crainte infondée puisque l’aide américaine s’est poursuivie sans interruption.

 

Deux pour cent de la population de Gaza éliminée en dix mois

B., l’une des sources anonymes de Yuval Abraham, a admis que « en temps de guerre, on n’a pas le temps d’identifier chaque cible. On est donc prêt à accepter la marge d’erreur de l’utilisation de l’intelligence artificielle, à risquer des dommages collatéraux et la mort de civils, à attaquer par erreur, et à s’en accommoder. » Il explique que « la raison de cette automatisation était la volonté constante de créer davantage de cibles à assassiner. Le jour où il n’y avait pas de cibles (dont l’évaluation des caractéristiques était suffisante pour autoriser une frappe), nous attaquions à un seuil plus bas. On nous mettait constamment la pression : “Apportez-nous plus de cibles” Ils nous ont vraiment crié dessus. Nous avons fini (par tuer) nos cibles très rapidement ».

Cette injonction a eu pour effet que 2 % de la population gazaouie a été éliminée en 10 mois, selon les chiffres officiels. L’ambition meurtrière n’ayant pas de limite, l’extension du recensement automatique des hommes à abattre a été doublée par « The Gospel » (L’Évangile), un autre système d’IA, permettant de les localiser au moment où ils pénétraient dans leurs lieux d’habitation. Un couplage d’informations, baptisé de façon cynique « Where’s Daddy » (Où est papa ?), qui a permis de frapper les victimes, à l’aube, chez elles, lors de bombardements n’épargnant pas leurs familles.

Selon les chiffres de l’Organisation des Nations unies (ONU), dans le premier mois de la guerre, plus de la moitié des victimes — 6 120 personnes — appartenaient à l’une des 1 340 familles tuées à l’intérieur de leur maison. Dans ce contexte d’anéantissement, il n’est pas surprenant que la plupart soient des femmes et des enfants.

D’autant que l’armée israélienne a privilégié l’usage de bombes non guidées à la précision incertaine, dites « bombes muettes » car elles sont difficiles à détecter. Une autre source anonyme de Yuval Abraham en a décrit le protocole d’utilisation :

« La seule question était de savoir s’il était possible d’attaquer le bâtiment en limitant les dommages collatéraux. En effet, nous menions généralement les attaques avec des bombes muettes, ce qui signifiait détruire littéralement toute la maison et ses occupants. Mais même si une attaque est évitée, on s’en fiche, on passe immédiatement à la cible suivante. Grâce au système, les cibles ne sont jamais épuisées. Il y en a encore 36 000 qui attendent. »

Cette question des dommages collatéraux a été traitée de façon différente selon les phases de l’intervention israélienne. Au cours de la semaine qui a suivi le 7 octobre 2023, Israël a fait fi des dommages collatéraux comme le confirme B. à Yuval Abraham :

« En pratique, on ne comptait pas vraiment les gens [dans chaque maison bombardée] parce qu’on ne pouvait pas vraiment savoir s’ils étaient chez eux ou non. Au bout d’une semaine, les restrictions sur les dommages collatéraux ont commencé. Le nombre est passé de quinze à cinq, ce qui a rendu nos attaques très difficiles, car, si toute la famille était à la maison, nous ne pouvions pas la bombarder. Puis ils ont à nouveau augmenté ce seuil. »

Ce qui a autorisé l’armée, en novembre 2023, lorsqu’il s’est agi d’assassiner Ayman Nofal, le commandant de la brigade centrale de Gaza du Hamas, à procéder au meurtre de 300 civils et à détruire par des frappes aériennes plusieurs bâtiments du camp de réfugiés d’Al-Bureij.

 

Un taux de létalité inconnu au XXIe siècle

Le 5 avril 2024, sollicitée par Radio Canada sur la crédibilité du reportage des deux médias israéliens, Brianna Rosen, qui travaille depuis 15 ans sur la militarisation des nouvelles technologies, dont l’IA, estime que la réponse israélienne accrédite des informations fondamentales mises de l’avant par l’enquête journalistique. « Il y a beaucoup de choses que nous ignorons sur l’utilisation de l’IA par Israël à Gaza. Israël n’a pas été transparent à propos de ces systèmes classifiés », fait-elle valoir, dans un courriel à Radio-Canada. « Mais même si nous ne pouvons pas vérifier tous les détails dans l’article du magazine +972, nous pouvons vérifier certains aspects sur la base des propres déclarations d’Israël », souligne la chercheuse à l’Université d’Oxford et à Just Security, un forum en ligne qui analyse la législation et la politique entourant la sécurité nationale des États-Unis.

« Voici ce que nous savons avec certitude : Israël utilise des systèmes basés sur l’IA pour accélérer le rythme et l’ampleur de la guerre. » Une constatation validée par sa consœur Amélie Ferey, chercheuse au Laboratoire de recherche sur la défense (LRD) à l’Institut français des relations internationales (IFRI) dans un entretien du 18 juillet 2024 à Mediapart : « Ce que l’on voit à Gaza, c’est un taux de létalité quasiment inconnu au XXIe siècle. »

[…]

Microsoft, une entreprise totalement engagée aux côtés de Tel-Aviv

Depuis le 7 octobre, l’armée israélienne a intensifié sa collaboration avec les services du cloud et d’IA de Microsoft et de son partenaire OpenAI, dont le personnel a pris place dans différentes unités pour soutenir le déploiement de ses technologies. Le site Web de l’entreprise reconnaît que « les experts Microsoft de-viennent partie intégrante de l’équipe (du client). »

[…]

Avant 2024, les conditions d’OpenAI, partenaire de Microsoft, comprenaient une clause interdisant l’utilisation de ses services pour des activités « militaires et de guerre ». Mais en janvier 2024, alors que l’armée israélienne a augmenté sa dépendance à GPT-4 tout en bombardant la bande de Gaza, l’entreprise a discrètement supprimé cette clause de son site Web et a élargi ses partenariats avec les armées et les agences de renseignement nationales — ce dont, bien sûr, a profité Israël.

Lire l’article entier sur orientxxi.info

Même LCI en a parlé en 2024

 

L’IA ne fait pas de détails

 






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45 Commentaires

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  • #3509837
    Le 21 mars à 23:41 par Decul
    Israël : la start-up nation au service du génocide

    Le tout, c’est de faire avaler la pilule (génocide) au plus grand nombre, comment : par la méthode du grignotage. Éliminer tout le monde progressivement, en prenant soin de nous laisser le temps de digérer, de penser que malgré tout il y a encore quelque chose à faire, à espérer, à négocier. Un travail psychologique, opéré sur nous les témoins, un peu à l’image de la grenouille dans une casserole d’eau dont la température monte progressivement jusqu’à la cuire. Enfin c’est clair, s’ils les éliminaient tous d’un coup, le choc provoqué serait beaucoup plus difficile à gérer. L’IA sert d’avantage à gérer nos émotions qu’à choisir des cibles car le but est qu’ils y passent tous.

     

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  • #3509843

    C’est degueulasse »c’est pas nous c’est Lavender »
    Exactement la même défense utilisée par LFI sur l’affiche Hanouna « c’est pas nous c’est Grok »
    De plus à Gaza les dégâts collatéraux sont pris en compte et assumés ! L’armée la plus morale du du monde se cache derrière l’intelligence artificielle qui dès qu’elle est enclenchée échappe à tout contrôle.
    Chers petits enfants palestiniens sachez que vous êtes partis en petits morceaux par l’IA, pas par la faute des israéliens qui n’y sont pour rien !
    Tout cela est franchement lamentable. pas digne de la soi-disante unique démocratie au Moyen Orient fer de lance de la civilisation occidentale. Désolé mais on ne veut pas être associé à ce genre de jeu macabre.

     

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  • #3509865

    Il y a des jours où je voudrais que l’on revienne à l’âge de pierre. Il y a de quoi être complètement effondré pour ce pauvre peuple palestinien qui subit ces horreurs.

     

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  • #3509936
    Le 22 mars à 10:14 par Figaro68
    Israël : la start-up nation au service du génocide

    C’est l’ordinateur qui a commis une erreur, Madame !

    Serait-ce le futur système de défense du boucher de Tel-Aviv et sa clique ?
    On attend toujours encore son arrestation par la CPI ! Sur le site en face du nom de cette racaille génocidaire, on lit : en fuite ! Ah oui, moi je sais où il se terre, mais eux, non ! Qui va aller le chercher ? Cela fonctionne pour Rodrigo Duterte mais pour Bibi c’est walou !

    Les chiffres "officiels" proviennent aussi de l’IA, sans doute ? Il y a eu plus de puissance en tonnes de bombes larguées sur Gaza que sur Hiroshima !
    Le chiffre qui court est celui de 240.000 victimes a minima... car avec la famine et la pénurie organisées, çà peut vite monter... Ce n’est donc plus 2% mais plutôt 10% ! Excusez du peu, mais le mensonge, on le sait, est l’ADN du sionisme.

    Je trouve que l’on entend pas beaucoup le CRIF et les autres organisations sionardes (subventionnées avec notre pognon) sur ces sujets ...

     

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  • #3509962
    Le 22 mars à 10:55 par reymans
    Israël : la start-up nation au service du génocide

    Industrialisation du génocide, avec cahier des charges et tout le toutim. Cette automatisation des massacres c’est une solution finale sauce palestinienne, ni plus ni moins.

     

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  • #3510008

    Et après tout cela, on nous fera avaler que le 7 octobre personne ne savait ce qui allait se produire.

     

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  • #3510099
    Le 22 mars à 17:32 par Heisenberg
    Israël : la start-up nation au service du génocide

    Dommage que l’article ne mentionne pas le rôle de Google aussi.

     

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  • #3510114
    Le 22 mars à 18:09 par Sinabil
    Israël : la start-up nation au service du génocide

    L’élection divine est la mère de toutes les fraudes électorales, et l’avidité pour la Palestine est la mère de toutes les batailles ourdies contre les gentils. Toutes deux sont insidieusement incompatibles avec la justice et la démocratie.

    Les crises financières et les guerres sont les faux-nez des vols pour sauver les banques, des spoliations pour sauver la planète et des sacrifices humains à but lucratif militaro-industriel.

    L’intelligence artificielle ne sert qu’à générer des diversions artificieuses.

    On en oublierait presque à quel point le destin des Palestiniens est prophétique, même le Pass Navigo est né dans les checkpoints de Gaza et de Cisjordanie.

    Quand ce sera le tour des peuples occidentaux de récolter les fruits de l’expérimentation israélienne dans le laboratoire mondialiste palestinien, sorte de Labo P4 Wuhan de la morale mondialiste et des droits humains post-démocratiques, à travers l’esclavage numérique total géré par l’IA, ce ne sera la faute à personne donc il faudra pareillement se contenter de commenter les effets dont on n’ose dénoncer les causes.

     

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  • #3510118
    Le 22 mars à 18:21 par Bilbo
    Israël : la start-up nation au service du génocide

    Avez-vous compris pourquoi ils parlent de Lavender maintenant, surtout après les bombardements massifs de ces derniers jours très meurtriés, désormais ce sera leur alibi pour cacher leur forfaiture. Leur tactique est de tout raser même les femmes et enfants pour ne pas laisser survivre le Hamas. Malheureusement de même pour la Soah que les israéliens n’oublieront jamais les petits gazaouis n’oublieront pas ce qui est advenu à Gaza, dès lors la Solution finale pour les israéliens est qu’il ne reste plus un seul palestinien sur place , mais alors qui investira le nouveau Gaza sur Mer dominé par le Trump Sea View Tower ? facile à deviner,

     

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  • #3510269

    L’armée juive est RIDICULE, elle est tenue en échec depuis 18 mois par une poignée de combattants du Hamas, des guerriers exceptionnels .

     

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