La semaine du 29 août, les représentants des juifs haredim (« craignant Dieu », en hébreu) ont exigé l’annulation de travaux de chemin de fer pendant le shabbat. Cette nouvelle crise révèle le poids croissant des religieux en Israël.
Les médias israéliens les surnomment les « guerres du shabbat ». Ces crises ponctuelles opposent d’un côté les partis ultraorthodoxes juifs, Shass (séfarade) et Judaïsme unifié de la Torah (ashkénaze), et de l’autre les partisans d’une conception plus laïque de l’État hébreu.
La semaine du 29 août, les premiers ont eu gain de cause, alors qu’ils réclamaient depuis fin du mois la suspension de travaux de rénovation sur des lignes de chemin de fer, prévus plusieurs samedis de suite. Or le samedi (« shabbat » en hébreu) est le jour du repos juif : du vendredi après-midi au samedi soir, la loi juive interdit toute forme de « melakha » (activité créatrice).
Craignant une atteinte au caractère juif de l’État d’Israël, les partis religieux ont sommé le premier ministre Netanyahou d’intervenir. Les travaux ont alors été repoussés de 24 heures, entraînant dimanche 4 septembre une vaste pagaille dans les transports.
« Cette crise n’est pas différente des précédentes, mais elle révèle l’inconfortable position du premier ministre et la fragilité de sa coalition », observe Shuki Friedman, qui dirige l’organisme chargé de faire appliquer la réglementation du shabbat par les municipalités, selon le niveau de pratique religieuse de leur population.