Alors qu’Israël fêtait son 70e anniversaire, rapporte Debkafile, un cargo russe a déchargé « une cargaison suspecte » au port syrien de Tartous. Le site, proche des milieux de renseignement de l’armée israélienne, exprime à mots couverts son indignation de voire la Russie « souhaiter ses vœux d’anniversaire à Israël » en « livrant des S-300 au régime syrien » !
Debka qui dit ne pas être sûr de cette livraison accuse la Russie d’avoir abusé des festivités en cours en Israël pour faire cette livraison, laissant supposer qu’Israël aurait bien pu en empêcher la Russie. En effet l’ancien Chef des renseignements militaires israéliens a menacé qu’en cas de livraison du système de défense russe à Damas, les avions israéliens le bombarderaient.
Mardi 17 avril, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que Moscou avait jusqu’ici refusé la demande de la Syrie pour les missiles avancés S-300, mais que l’acte d’agression des États-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne avaient bien motivé Moscou pour aider l’armée syrienne à freiner l’agression.
Lors des dernières attaques au missile de la coalition occidentale en Syrie, la Défense aérienne de l’armée syrienne avait pu détruire 71 des 101 missiles tirés vers des cibles syriennes.
L’agence de presse américaine Bloomberg rapporte les propos de l’ancien chef des renseignements militaires israéliens concernant l’annonce de Moscou. Amos Yadlin a mis en garde Moscou et a affirmé qu’en cas du déploiement des S-300 russes, les chasseurs israéliens les bombarderaient.
Il a précisé :
« Je connais bien la force aérienne ; nous avons déjà fourni des plans appropriés pour faire face à cette menace. »
Mais Israël est-il réellement capable de détruire les S-300 syriens ?
« Les experts russes croient que le déploiement des missiles S-300 sur le territoire syrien serait un atout pour la Russie », rapporte l’agence de presse américaine. Pour Jane’s Defence Weekly, « la Syrie a déjà de bons systèmes à courte et à moyenne portée. Les S-300 seraient en mesure de former un parapluie de défense aérienne à plusieurs couches assez complet sur la Syrie ». Or, ajoute l’expert, « pour détruire les nouvelles armes, Israël utiliserait probablement des avions furtifs américains F-35 et mènerait une guerre électronique ». Les F-35 déjà fournis à Israël sauront-ils relever le défi qu’est la destruction des S-300 syriens ?
Des avis experts sont partagés : alors que le Pentagone vient de cesser l’achat des F-35 à leur concepteur Lockheed Martin pour cause de nombreux défauts qui lui sont propres, Israël, lui, aurait du mal à défier la Russie avec un appareil qui a peu de chance d’échapper aux tirs antimissiles russes quand bien même il serait furtif.
Le régime israélien reste toujours dans la panique de l’équipement de la Syrie par la Russie. Qu’est-ce qui lui arrivera si l’armée syrienne s’arme de S-300 ?
Le website d’information Damasnow s’est penché, dans un article, sur la puissance balistique de l’armée syrienne qui s’est, de plus en plus, renforcée, tout au long des décennies, pour contrer toute éventuelle bêtise américaine ou israélienne.
« La Syrie a détruit le mythe de l’invincibilité de l’armée israélienne en écrasant ses escadres aériennes lors de la guerre d’octobre 1973, en interceptant, par ses systèmes de défense aérienne, plus de la moitié des avions fantômes d’Israël volant dans les ciels syrien et palestinien.
Il est vrai que tout pays qui puisse contrôler le ciel arriverait, de même, à maîtriser la guerre, aussi grande qu’elle soit. En 1973, la Syrie en était à la hauteur, mais la donne avait changé, ces quelques dernières années : les systèmes et brigades de défense aérienne syrienne ont subi des attaques terroristes, ce qui a affaibli ce système, permettant à l’ennemi israélien de pénétrer le ciel syrien et d’attaquer ses bases militaires. Il n’est pas donc surprenant que les attaques terroristes sur les bataillons de défense aérienne syrienne aient été toutes menées avec l’appui et les conseils d’Israël.
La Syrie ne s’est pas, toutefois, laissée vaincre par Israël. L’armée syrienne a résisté sur les champs de bataille et fini par reprendre, à l’issue d’intenses et difficiles combats contre les terroristes, la majeure partie du territoire syrien et éliminer des groupes terroristes. Les forces et les systèmes de défense aérienne, hors du service, ont été réactivés et ont fait face aux avions-agresseurs.
L’abattement de l’avion F-16 israélien, le 10 février, par le système de défense aérienne syrienne, alors qu’il survolait la Galilée, a changé le cours des événements : Israël ne fait plus cavalier seul dans la région. L’avion israélien a été abattu par une armée syrienne qu’on croyait désormais affaiblie et impuissante. Israël a tout fait pour dissimuler son échec, il a même procédé à un black-out médiatique pour réduire le taux de panique au sein d’Israël [Palestine occupée, NDLR]. Inutile puisque tout disait le contraire. L’armée syrienne a récupéré sa puissance d’antan et peut faire face aux agressions étrangères. Cela a été prouvé, de la meilleure manière, après l’agression tripartite USA/France/Grande-Bretagne, le 14 avril, contre les bases militaires syriennes, sous prétexte de l’attaque chimique à Douma qu’on imputait au gouvernement syrien. Des 103 missiles intelligents de divers types dont Tomahawk, tirés depuis les navires et les avions de ce trio, 71 ont été interceptés par la DCA syrienne.
La défense aérienne syrienne a tiré 110 missiles de ses anciens et nouveaux systèmes aériens pour faire de beaux missiles de Trump un tas de ferraille dans l’espace aérien syrien.
Le point qui mérite réflexion c’est que la plupart des systèmes de défense aérienne syrienne sont vieux mais que l’armée syrienne était arrivée à les rénover selon les critères des meilleurs systèmes de défense du monde.
Il ne faut pas, d’ailleurs, oublier la performance des soldats syriens dans l’utilisation de leurs défenses aériennes dans la mesure où l’abattement des missiles de croisière et des avions modernes leur est devenu un passe-temps.
Nous avons parlé de S-200, S-125, Pantsir, etc. Mais si la Syrie avait le S-300 ? Dans ce cas-là, est-ce que les avions israéliens auraient le courage de sortir de leurs bases ? », conclut l’analyste de Damasnow.