Laurent Fabius, qui a plusieurs fois tenté en vain de promouvoir « un changement de méthode » dans le traitement du conflit israélo-palestinien, ne renonce pas. Vendredi, à l’occasion de ses vœux au corps diplomatique, le ministre des Affaires étrangères a annoncé vouloir réunir « dans les semaines qui viennent » une conférence internationale impliquant les États-Unis, l’Europe et les pays arabes « afin de préserver et de faire aboutir, si c’est possible, la solution des deux États ». Dans le cas où cette initiative échouerait, a-t-il aussi précisé, la France prendra ses responsabilités et reconnaîtra l’État de Palestine.
Cette nouvelle initiative intervient dans un contexte pour le moins morose. Le processus de paix est au point mort depuis l’échec des pourparlers engagés, à l’été 2013, sous le patronage de John Kerry. Le regain de violence enregistré depuis le 1er octobre dernier a coûté la vie à 25 Israéliens et 153 Palestiniens – dont un grand nombre venaient de perpétrer une attaque au couteau. La quasi-totalité de la classe politique israélienne considère qu’il n’existe pas à l’heure actuelle, côté palestinien, de partenaire pour négocier un règlement définitif du conflit. Mahmoud Abbas, enfin, qui va bientôt fêter ses 81 ans et dont le mandat de président est arrivé à son terme en 2009, ne semble pas idéalement placé pour imposer à son peuple les concessions douloureuses qu’exigerait un tel accord.
Malgré ces obstacles, Laurent Fabius estime qu’il est urgent d’agir pour préserver la faisabilité d’une solution à deux États déjà très fragilisée par l’accélération de la colonisation et le délitement progressif de l’Autorité palestinienne. Au printemps 2015, il a tenté de promouvoir un projet de résolution assignant aux parties un délai de 18 mois pour négocier une solution au conflit sur la base de paramètres clairement affirmés. Mais le refus catégorique d’Israël, l’opposition des États-Unis et la tiédeur des pays arabes l’ont dissuadé de soumettre ce texte au Conseil de sécurité de l’ONU.
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