La loi définissant Israël comme l’« État-nation du peuple juif » n’en finit pas de faire des vagues. Samedi [4 août 2018], une foule de druzes israéliens et leurs sympathisants ont manifesté à Tel-Aviv contre ce texte voté le 19 juillet avec le soutien du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Selon eux, elle fait d’eux des citoyens de seconde classe et porte atteinte aux droits des minorités.
Les quelque 50 000 personnes qui ont pris part à la manifestation ont demandé à la Cour suprême de statuer sur ce texte législatif. Celui-ci, adopté par 62 voix contre 55, stipule notamment que l’hébreu devient la seule langue officielle d’Israël, alors que l’arabe avait auparavant un statut identique à celui de l’hébreu. Par ailleurs, selon ce texte, les « implantations juives en Israël relèvent de l’intérêt national ».
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« Malgré notre loyauté illimitée à l’État, celui-ci ne nous considère pas comme des citoyens égaux », a affirmé le chef spirituel de la communauté druze, cheikh Mouafak Tarif.
Les druzes, qui parlent l’arabe et professent une foi issue d’un islam très hétérodoxe, effectuent leur service militaire obligatoire et servent dans l’armée israélienne. Cette communauté regroupe 130 000 personnes vivant principalement dans le nord d’Israël.
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Benjamin Netanyahu a par ailleurs affirmé que cette loi aiderait à empêcher les Palestiniens et les migrants illégaux de demander la nationalité israélienne :
« La loi État-nation empêche, par exemple, l’exploitation de la clause de regroupement familial, qui a permis à de nombreux, nombreux Palestiniens d’être absorbés par le pays. Elle nous permettra aussi de bloquer l’entrée future des travailleurs immigrés. »