Isaac Asimov (photo ci-contre), né en 1920 à Petrovitchi, en Russie, et mort en 1992 à New York, est l’un des plus grands auteurs de science-fiction. Il est notamment le père du cycle Fondation et du cycle des Robots. Il a écrit une autobiographie, Moi, Asimov, parue chez Denoël en 1996. Il y évoque notamment ses origines juives et la polémique qui l’opposa à Elie Wiesel, dans un passage que je reproduis ci-après.
Mon père était fier de dire qu’il n’y avait jamais eu de pogrom dans sa petite ville natale, où juifs et gentils cohabitaient sans problème. En fait, lui-même avait pour ami un fils de gentils à qui il donnait un coup de main pour ses devoirs du soir. Après la Révolution (de 1917), il s’avéra que l’ami d’enfance était devenu fonctionnaire local du Parti ; à son tour, il aida mon père à réunir les papiers nécessaires pour émigrer aux États-Unis.
Ce détail a son importance, car j’ai souvent lu sous la plume de romantiques échevelés que ma famille avait fui la Russie pour échapper aux persécutions. D’après eux, c’est tout juste si, pour quitter le pays, nous n’avions pas traversé le Dniepr en sautant de bloc de glace en bloc de glace, avec sur les talons une meute de chiens assoiffés de sang et la totalité de l’Armée rouge.
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