Les réformateurs et modérés remportent la mise. Ils arrivent en tête au second tour des élections législatives de vendredi en Iran face aux conservateurs, selon des résultats partiels publiés samedi. Ils devraient disposer d’un groupe parlementaire conséquent pour soutenir la politique d’ouverture du président Hassan Rohani.
Selon des résultats partiels non encore officiels publiés par les médias à Téhéran, y compris conservateurs, la liste « Espoir » des réformateurs et modérés a gagné au moins une trentaine des 68 sièges qui étaient en jeu sur les 290 que compte le Parlement. Les résultats officiels doivent être publiés samedi dans la journée. C’est la première fois depuis 2004 que l’assemblée ne sera plus dominée par les conservateurs et que les deux grandes tendances politiques iraniennes seront représentées de manière à peu près égale. Les pouvoirs du Parlement sont limités par rapport à d’autres institutions du régime iranien comme le Conseil des gardiens de la constitution, en partie composé de religieux nommés par le guide suprême, Ali Khamenei. Mais, à un an de l’élection présidentielle à laquelle Hassan Rohani devrait se représenter pour un second et dernier mandat de quatre ans, ces résultats n’en représentent pas moins une victoire personnelle pour le président.
Cinq représentants des minorités religieuses
Depuis 2013, il a mené une politique de rapprochement avec l’étranger qui a culminé lors de la conclusion, en juillet 2015, d’un accord historique sur le programme nucléaire iranien avec les grandes puissances. Selon l’agence Fars, proche des conservateurs, les réformateurs et modérés ont obtenu au moins 33 sièges contre 21 pour les conservateurs. Le site d’information Tasnim, également proche des conservateurs, accorde à la coalition des réformateurs et modérés 35 sièges. Il faudra attendre les résultats officiels et définitifs, ainsi que la position des députés indépendants - une trentaine au total élus au second et au premier tour – pour savoir si les alliés du président Rohani obtiendront la majorité de 146 sièges au Parlement.
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11 % de chômeurs
Le second tour des législatives est intervenu un peu plus de trois mois après l’entrée en vigueur de cet accord et la levée d’une grande partie des sanctions internationales contre Téhéran. Mais, en l’absence de retombées économiques concrètes suivant la fin des sanctions, l’exaspération commence à se faire sentir en Iran. Or, le président Rohani mise justement sur les retombées de cet accord pour faire baisser le chômage qui touche 11 % de la population active, près de 25 % de jeunes [tiens, comme en France, NDLR].