Il y a d’abord eu le déni. Puis la colère, et la dépression. Mais alors que Donald Trump prête serment vendredi à midi (18h en France) et va officiellement devenir le 45e président des États-Unis, pour les jeunes Américains rassemblés autour du slogan #NotMyPresident, vient le temps de l’acceptation.
1. Le déni : « Ce n’est pas possible »
Au soir de l’élection, les supporteurs de Clinton sont sonnés. « Je ne peux pas y croire, ce n’est pas possible. Ça ne peut pas se terminer comme ça », confie Melissa au QG de campagne de la candidate, à Sacramento, en Californie.
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2. La colère : #NotMyPresident
Des milliers d’Américains manifestent dans tout le pays, rassemblés autour d’un même cri : « #NotMyPresident ». Pour James, un jeune photographe de Los Angeles, « c’était cathartique ». « J’avais envie de hurler après sa victoire. Manifester aux côtés d’autres personnes est bien plus puissant que de publier quelque chose en ligne. J’ai vu des gens pleurer, s’embrasser, crier. Ça n’a rien changé au résultat mais j’en suis ressorti avec le sentiment qu’il y a encore de l’espoir pour le progrès et la tolérance dans notre pays ».
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4. La dépression : « Je n’avais pas été autant affecté depuis la mort de mon père »
John (prénom modifié), qui enseigne les sciences politiques, ne se remet toujours pas de la victoire de Donald Trump. « Je n’avais pas été autant affecté depuis la mort de mon père », confie-t-il. Il en a perdu le sommeil et fait part de ses craintes de voir la démocratie américaine doucement glisser vers le « protofascisme ». Il se raccroche à l’espoir d’une improbable destitution. Selon lui, « si nous arrivons à prouver clairement que Vladimir Poutine est intervenu dans l’élection avec le but de faire élire Trump, alors il doit y avoir un nouveau scrutin ».
5. L’acceptation : « Donald Trump est mon président »
« Donald Trump est mon président ». Prononcer cette phrase lui écorche la bouche mais Clare accepte la réalité.
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Le Figaro du jour propose une infographie avec tous les visages de l’administration Trump (cliquez sur le lien pour activer l’image).
Sacre de l’Amérique profonde : un immense espoir se lève pour nous autres !
« D’abord, ils vous ignorent. Ensuite, ils vous ridiculisent. Après, ils vous attaquent et veulent vous brûler. Et enfin, vous gagnez ». Attribué au faux sage Gandhi, cet aphorisme fut en fait prononcé par le syndicaliste étasunien Nicholas Klein en 1918. Il illustre à merveille l’évolution de l’attitude des bien-pensants face à une idée ou une personne qui leur apparaît comme révolutionnaire.
L’ascension fulgurante de Donald J. Trump, malgré les moqueries et les coups bas des élites, en est un exemple probant.
L’annonce de sa candidature, le 16 juin 2015, ne fut évoquée que dans la rubrique « Humour » de certains magazines. Le milliardaire était alors crédité d’à peine 2 % des voix dans les sondages les plus optimistes. Lorsque ce score est passé à 17 puis à 25 % au cours des mois suivants, les experts n’ont pas pris la chose au sérieux : dès le début de la primaire, l’oligarque bouffi se dégonflerait comme un ballon de baudruche.
Puis, l’Iowa fut gagné haut la main. Il restait encore 49 États, arguèrent les sachants.
À la primaire de 2012, Santorum avait battu Romney dans cet État avant d’enchaîner les défaites.
Quand le candidat Trump réussit à obtenir la majorité des délégués, on prophétisa que ces derniers ne voteraient jamais pour lui, que Ted Cruz ou un autre serait désigné à sa place.
Mais les délégués suivirent le vote de leurs adhérents et l’investirent candidat. Alors, le camp du bien (aussi bien étasunien que français) passa du rire à la guerre. Une guerre impitoyable : Trump était le diable en personne ; il fallait mobiliser toutes les bonnes volontés (minorités, célébrités, monde économique et même industrie du X) contre celui vers qui tendaient de plus en plus de suffrages.