Il y a des titres qui étonnent. Aurore Bergé, qui a goûté à tous les partis, butiné à tous les râteliers, se retrouve, une fois ministre de l’Égalité à la mi-temps du match hommes-femmes, à s’attaquer aux salons de massages qui cachent des choses cochonnes.
On rappelle pour la énième fois, et ce sera la dernière sinon panpan cucul, qu’Aurore n’est pas la fille de Pierre Bergé. Ça suffit là au fond de la classe, non d’une pipe ! Mais qu’est-ce que vous êtes indisciplinés, c’est pas vrai.
Les salons de massage, il faut le reconnaître, poussent comme champignons dans nos villes depuis que la prostitution de rue, la racoleuse, a quasi disparu. Aujourd’hui, les putes sont organisées, elles bossent en Airbnb (prononcez érbiénebi), sont soit étudiantes soit issues de cités, de moins en moins les putes à l’ancienne, les Marcelle et les Brigitte. Ce temps-là est révolu.
La concurrence des jeunes, et parfois des mineures, est impitoyable. Comment concurrencer une belle beurette de seize ans maquée par un caïd de téci ? Comment concurrencer la jeune étudiante en Lettres de dix-neuf ans belle comme le jour et qui, il y a cinquante ans, aurait tapiné chez madame Claude ? Impossible. Il reste aux putes à l’ancienne à ouvrir un bar ou à se reconvertir dans le salon de massage. Car c’est là où les truands investissent aujourd’hui, histoire de blanchir leur pognon mal gagné dans la came ou le braquage.
Un maillot et un livre. De circonstance. #jeportemonmaillotauParcLeo #AlterEgales #11janvier pic.twitter.com/Rs4x7mWtAx
— Aurore Bergé (@auroreberge) July 26, 2015
Dans un élan de pureté qui l’honore, la belle Aurore (un titre de Nietzsche), celle qui a un œil à gauche et un œil à droite, prône la tolérance zéro. D’autres avant elle se sont risquées à éradiquer le plus vieux métier du monde...
Les forces de l’ordre, qui ont des choses plus importantes à traiter que les putes – on pense aux ZFE, au flicage du citoyen, à la défense des femmes divorcées battues, aux insultes contre El Dingo sur les RS –, sont obligées de mettre le massage « thaï » en haut de la pile.
La police impuissante
La Aurore veut carrément faire fermer les salons. Mais pour elle, qui est féministe jusqu’au bout des seins, les filles qui y bossent sont des « victimes ». Comprendre que les exploiteurs, ce sont les hommes, qu’ils soient proprios ou clients. La grande nouvelle pour les futures ex-putes, c’est la création d’une « allocation de sortie de la prostitution », équivalente au RSA. Ce n’est pas une blague.
Ce qu’Aurore ignore, en bonne bourgeoise parigote déconnectée, c’est que la plupart des filles – habituées à un train de vie bien supérieur – se déclareront sorties de la prostitution, toucheront les 600 balles et continueront à faire des passes, parce que, comme dirait une copine, c’est ça ou la caisse à Carrefour. Imparable. Ben ouais, quand t’as pas de diplôme, ton diplôme, c’est ton cul, et tes seins, accessoirement. Et maintenant, intermède culturel.