La veuve du policier Franck Brinsolaro, garde du corps de Charb tué avec lui dans l’attentat il y a un an contre Charlie Hebdo, a porté plainte contre X, déplorant les failles dans la sécurité du journal satirique, « une passoire » selon les propos de son mari.
La plainte, révélée lundi notamment par L’Éveil Normand, un hebdomadaire régional dont Ingrid Brinsolaro est rédactrice en chef, a été déposée auprès du procureur de Paris, François Molins, pour « homicide involontaire aggravé par la violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement en application des articles 121-3 et 221-6 du code pénal ».
[...]
« Faits troublants »
Sur RTL, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a admis que les questions de la journaliste devraient faire « l’objet de réponses ». « Il faut que la vérité l’emporte toujours sur toute autre considération », a insisté le ministre.
Dans la plainte, il est écrit que « deux faits troublants attestent des manquements de la Direction générale de la sécurité intérieure », la DGSI, précise l’Éveil Normand. Pour le premier fait, l’avocat d’Ingrid Brinsolaro, Me Philippe Stepniewski, souligne que Charb, bien que figurant sur la liste noire des islamistes, « faisait l’objet d’un dispositif de protection allégé », contrairement à d’autres personnalités dans son cas, comme l’écrivain Salman Rushdie.
Le second fait est relatif à un témoignage apporté par un journaliste travaillant à proximité des locaux de Charlie Hebdo, qui avait discuté quelques mois avant l’attentat avec un homme qui cherchait à localiser les bureaux du journal. Ce journaliste en avait informé le chef de mission du service chargé de la protection de Charb, qui aurait rédigé un rapport à l’intention de la DGSI. « Avec ma cliente, nous voulons savoir si ce rapport, (…) a bien été rédigé et transmis », a précisé l’avocat à L’Éveil Normand.