Les motifs de l’affrontement intervenu à Valence cet après-midi entre des militaires de Sentinelle et le chauffeur d’un break immatriculé en Savoie ne sont toujours pas claires.
Les militaires du 93e Régiment d’artillerie de montagne ont dû faire usage de leur armes de poing et de leurs FAMAS, avant que le véhicule ne finisse dans un fossé. Une cinquantaine de coups de 5,56 mm [calibre utilisé dans le FAMAS, NDLR] et de 9 mm [armes de poing, NDLR] auraient été tirés, sur une bonne vingtaine de secondes, comme le montre une vidéo diffusée par France 3. Une telle consommation de feu n’a pas de précédent sur le théâtre national.
À ce stade, les motivations du chauffeur de 29 ans ne sont pas connues, mais les versions semblent s’accorder sur le fait que ce sont ces militaires qui étaient les premiers visés, et non la mosquée qu’il sécurisaient.
Étrangement, des militaires, déjà des chasseurs alpins, avaient été ciblés cet été, dans le même quartier. On ignore s’il y a un lien entre les deux évènements : personne ne semble l’avoir fait jusqu’à maintenant. La garnison du régiment alpin n’est pas en Savoie.
Même si les militaires ont semble-t-il respecté leurs consignes [1], l’événement soulève à nouveau des questions (toujours les mêmes d’ailleurs). Un passant a été blessé, sans qu’on sache encore s’il s’agit d’un éclat, d’un ricochet ou d’un tir direct. Cela repose la question de l’adaptation de la 5,56 à la mission intérieure, au milieu de populations. Si les mêmes militaires peuvent opérer dans l’Adrar et à Paris, on y trouve plus de civils (amis), qui sont autant de boucliers humains, mais aussi de réceptacles pour pour les balles amies.
De la même façon, un militaire a dû confectionner un garrot de circonstance, puisque les lots Sentinelle ne comprennent pas, étrangement, de garrot. Un instrument qui a montré son utilité en Afghanistan, et qui, dans les situations rencontrées par les Sentinelle, serait bien utile. De Valence à des tueries de masse.