En 2016, le Japon n’a accueilli que 28 réfugiés. L’archipel nippon est très strict quant à l’accueil d’étrangers malgré un solde démographique négatif.
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Le Japon, très généreux quand il s’agit de fournir une assistance financière, applique en revanche une approche très stricte en matière d’accueil des réfugiés. À peine 30 élus par an, c’est à comparer à un peu plus de 26.300 réponses positives en France l’an dernier.
« Le nombre de demandes (de personnes originaires) de pays générant le plus de réfugiés, tels que la Syrie, l’Afghanistan et l’Irak, est faible », justifie Yasuhiro Hishida, un représentant du Bureau de l’immigration. Loin de la situation européenne où affluent des dizaines de milliers de migrants du Moyen-Orient, la plupart de ceux qui revendiquent le statut de réfugié au Japon sont originaires d’Asie et cherchent à venir pour des raisons purement économiques, argue-t-il.
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« Le Japon a gardé une mentalité fermée aux étrangers en tant que nation insulaire qui, jusqu’à récemment, disposait d’une large population », explique Hidenori Sakanaka, un ancien responsable du ministère de la Justice qui dirige un groupe de réflexion pro-immigration.
Sans arrivée de migrants « le pays va à sa perte »
Selon un sondage de ce ministère publié en mars, le premier du genre, 30% des étrangers au Japon disent avoir été victimes de discrimination.
« Nous autres, avec la peau noire, c’est un peu difficile. Parfois dès qu’on s’assied dans le train, certains Japonais quittent leur siège », raconte Liliane, qui a aussi pâti de ses origines dans sa recherche de travail. « Quand je dis que je viens d’Afrique, c’est comme s’il y avait quelque chose qui clochait. Les opportunités sont très réduites, il faut briser cette barrière »
Réfugiés ou migrants, « aujourd’hui nous avons besoin aussi de l’aide de personnes d’autres cultures, sans quoi le pays va à sa perte », conclut M. Sakanaka.