Le chef des Insoumis a dénoncé les propos de Djordje Kuzmanovic, contre « la bonne conscience de gauche » qui « empêche de réfléchir à la façon de ralentir les flux migratoires ».
C’est une simple précision en pied d’un entretien publié en ligne mais qui a son importance. Et qui montre à quel point la question de l’immigration est sensible au sein de La France insoumise (LFI). Samedi 8 septembre, L’Obs a interrogé sur le sujet Djordje Kuzmanovic, « orateur » (équivalent de porte-parole) de LFI. La députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain l’était également, pour donner à voir la diversité des opinions au sein du mouvement.
Dans L’Obs, M. Kuzmanovic était présenté comme conseiller de Jean-Luc Mélenchon. Mais, mardi soir, le site ajoute un nota bene : « À la demande de Jean-Luc Mélenchon, nous avons rectifié le titre de Djordje Kuzmanovic, que nous avions initialement présenté comme son “conseiller”. Jean-Luc Mélenchon nous précise : “Le point de vue qu’il exprime sur l’immigration est strictement personnel. Il engage des polémiques qui ne sont pas les miennes.” » Pour les exégètes de LFI, un tel désaveu public sonne presque comme une excommunication.
Dans l’entretien, M. Kuzmanovic livrait une vision « patriote », se réclamant de Jean Jaurès :
« La bonne conscience de gauche empêche de réfléchir concrètement à la façon de ralentir, voire d’assécher les flux migratoires (…). Plutôt que de répéter, naïvement, qu’il faut “accueillir tout le monde”, il s’agit d’aller à l’encontre des politiques ultralibérales (…). Lorsque vous êtes de gauche et que vous tenez sur l’immigration le même discours que le patronat, il y a quand même un problème… Ce que nous disons n’a rien de nouveau. C’est une analyse purement marxiste : le capital se constitue une armée de réserve. »
M. Kuzmanovic rappelait également que LFI était « contre la traque des clandestins » et favorable au regroupement familial. Mais cela n’a pas suffi à empêcher tous les adversaires de gauche de LFI − de Génération.s au Nouveau Parti anticapitaliste en passant par le PCF − de condamner les propos de l’ancien officier qui fut aussi militant humanitaire.