« Il y a des dizaines de pays africains où la France imprime une monnaie, le franc des colonies, et avec cette monnaie elle finance la dette publique française... Si la France n’avait pas les colonies africaines, parce que c’est ainsi qu’il faut les appeler, elle serait la quinzième puissance économique mondiale alors qu’elle est parmi les premières grâce à ce qu’elle est en train de faire en Afrique. »
Tout n’est pas faux dans la charge de Di Maio contre la politique macronienne, à ceci près que le Franc CFA, dont nous ne sommes pas les avocats, confère une certaine stabilité aux pays africains qui y adhèrent, de gré ou de force.
On a bien compris que le numéro un italien à égalité avec Salvini attaquait en réalité la politique migratoire de la France qui elle est véritablement catastrophique, pour le côté européen comme pour le côté africain.
Pour enfoncer le clou, le M5S soutient le mouvement des Gilets jaunes. Le 7 janvier, le parti de Di Maio a publié une lettre ouverte intitulée « Gilets jaunes, ne faiblissez pas ! ». À l’intérieur comme à l’extérieur, Macron, ce petit prince qui devait enlever l’Europe à Merkel, est vraiment dans le dur.
Le directeur de cabinet de Nathalie Loiseau, ministre chargée des Affaires européennes, a convoqué lundi 21 janvier, en fin d’après-midi, l’ambassadrice d’Italie, Teresa Castaldo, pour obtenir des éclaircissements sur la charge du vice-président du Conseil italien contre la France.
Luigi Di Maio, accuse Paris « d’appauvrir l’Afrique », via le franc CFA, et donc d’aggraver la crise migratoire en Europe. Dimanche, il a également appelé l’UE à adopter des sanctions contre la France et d’autres pays « qui exploitent l’Afrique ». Le cabinet de Nathalie Loiseau a dénoncé des « propos inacceptables ». Mais le chef de file du M5S a immédiatement relancé la charge.
Du haut de ses 32 ans, le vice-Premier ministre italien et chef politique du Mouvement 5 étoiles, n’exprime aucun regret. Au contraire, Luigi Di Maio continue de fustiger l’utilisation du franc CFA, héritage de la colonisation française en Afrique.
« Je ne pense pas que l’on puisse parler de différent diplomatique. Je pense que tout est vrai. En imprimant de la monnaie pour 14 États africains, la France est un pays qui empêche le développement de ces États et contribue au départ de migrants qui meurent en Méditerranée ou arrivent sur nos côtes. »
Des propos qui ne vont certainement pas apaiser les fortes tensions entre Rome et Paris. Luigi Di Maio, rappelons-le, a aussi officiellement soutenu les « gilets jaunes », tandis que son homologue au gouvernement, et patron de la Ligue d’extrême droite, Matteo Salvini, a accusé le président Emmanuel Macron de gouverner « contre son peuple ».
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France-Italie : le coup de boule de Luigi Di Maio
Pour le vice-président du Conseil italien Luigi Di Maio, la France est toujours la métropole de colonies africaines. Le pays d’Emmanuel Macron serait même responsable des décès de migrants en Méditerranée.
L’Italie est le poil à gratter de la politique européenne, avec cette coalition présumée « rouge-brune » qui tendrait à démontrer la porosité entre l’extrême droite et l’extrême gauche. En réalité, si la Ligue du Nord de Matteo Salvini assume des racines régionalistes et des relents xénophobes qui fleurent la droite radicale, le Mouvement 5 étoiles est moins un parti de gauche traditionnelle qu’un « attrape-tout » idéologique, magma de populisme antisystème, d’euroscepticisme et de position antimondialiste.
Son dirigeant actuel déplore les arrivées méditerranéennes de migrants auxquelles l’Italie, il est vrai, est confrontée davantage et plus tôt que la plupart des autres pays de l’Union européenne. Ce week-end, Luigi Di Maio tentait tout à la fois de faire pleurer dans les chaumières euro-africaines et de mettre à l’index un coupable françafricain.
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Selon le dirigeant du Mouvement 5 étoiles, c’est en « appauvrissant » des pays toujours colonisés que la France empêcherait les Africains de s’épanouir dans leurs propres pays, les condamnant ainsi au funeste destin de migrants. La motivation de l’Hexagone serait tout aussi financière que l’outil de la persistante coercition (néo)coloniale. La motivation : ne pas devenir la « 15e puissance économique mondiale ». L’outil : le « franc des colonies » de « dizaines de pays africains » qui financerait « la dette publique française ».
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