L’illettrisme reste un phénomène largement sous-estimé dans le monde du travail en France. Selon une enquête CSA parue vendredi, un quart seulement des employeurs mesurent son ampleur, alors que cette difficulté touche une organisation sur deux.
Initiée par le délégué interministériel à la langue française pour la cohésion sociale, l’ancien secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon, cette enquête est publiée à l’occasion de la 4ème édition des Journées nationales d’action contre l’illettrisme, jusqu’au 15 septembre.
Plus de 2,5 millions de personnes, soit 7% de la population âgée de 18 à 65 ans, sont en situation d’illettrisme après avoir été scolarisées en France, selon l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), à l’initiative depuis 2014 de ces journées d’action. Et 1,5 million de personnes en emploi sont dans cette situation.
Un facteur de risque professionnel
Mais l’ampleur du phénomène est largement sous-estimée dans les entreprises et administrations, avec seulement 26% des employeurs capables de la mesurer, selon cette enquête CSA.
Pourtant, ce phénomène touche une organisation sur deux (51%), en particulier les secteurs de l’entretien et du nettoyage (67%) et des services à la personne (60%). La compréhension de consignes écrites est ainsi « souvent » un problème pour 27% des entreprises et administrations interrogées et « de temps en temps » pour 25% d’entre elles.
Des difficultés à lire et à écrire qui sont « clairement identifiées comme des facteurs de risques professionnels », pour la santé physique par 57% des répondants (68% dans le secteur du BTP) et pour la santé psychologique par 69%.